Nasa : « Le réchauffement climatique constitue désormais une menace existentielle de notre temps »

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Par Nathalie Mayer

2020 sur le podium des années les plus chaudes. Implacablement, le réchauffement climatique se poursuit. Malgré l’effet rafraîchissant du phénomène La Niña, 2020 apparaît, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), comme l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, avec 2016 et 2019. Avec les six dernières années classées parmi les plus chaudes jamais enregistrées, la décennie 2011-2020 monte sur la plus haute marche de cet inquiétant podium. La température moyenne est désormais de plus 1,2 °C par rapport aux températures préindustrielles. Avec de nombreuses conséquences sur la Planète, les écosystèmes et nos sociétés.

Pas de surprise ! Les chiffres publiés le 13 janvier par la Nasa et par la NOAA, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, confirment la tendance annoncée en début de semaine par le service européen Copernicus de surveillance de l’atmosphère. Notre Planète continue de se réchauffer inexorablement.

Est-ce fait du hasard ? Un pied de nez ou une sorte d’ironie du sort ? Ou alors doit-on y voir un nouvel appel du pied de notre Planète ? Le 13 janvier, un nouveau record de chaleur a été égalé en Australie. Le mercure est monté jusqu’à 50,7 °C sur la côte ouest. En Australie, c’est le cœur de l’été. Mais tout de même. Il est question, là, du record de température pour tout l’hémisphère sud.

Le tout au moment même où la publication des chiffres de la Nasa et de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) venait confirmer ceux déjà rendus publics en début de semaine du service Copernicus de surveillance de l’atmosphère dans le cadre du changement climatique (C3S). L’année 2021 se classe parmi les années les plus chaudes jamais enregistrées.

Alors certes, il y a de petites différences d’appréciation. Les uns — la Nasa et la NOAA — estiment que 2021 est la sixième année la plus chaude alors que les autres — le C3S — la classe en cinquième position. Les uns évoquent une anomalie de température de +0,85 °C — par rapport à la moyenne de 1951-1980 — et les autres, de +0,3 °C — par rapport à la moyenne de la période 1991-2020. Mais à la fin, tout le monde est d’accord. « La complexité des diverses analyses est sans importance parce que les signaux sont extrêmement forts », souligne Gavin Schmidt, directeur du principal centre de modélisation climatique et de recherche sur le changement climatique de la Nasa, dans un communiqué. « Il n’y a aucun doute. Le réchauffement climatique constitue désormais une menace existentielle de notre temps », renchérit Bill Nelson, administrateur de la Nasa.

Sauvegarder l’avenir de l’humanité

En ne considérant que les températures mesurées au-dessus des terres dans l’hémisphère nord, l’année 2021 serait montée sur le podium des plus chaudes. Juste derrière 2016… et 2020. Et les températures des océans, elles, ont atteint un nouveau maximum mondial. Le précédent record avait été établi en… 2020 !

Les données de la NOAA révèlent par ailleurs que, même si là non plus, aucun triste record n’a été battu en 2021, la couverture annuelle de glace de mer, aussi bien en Arctique qu’en Antarctique, s’est située sous la moyenne — de la période 1979-2021. Le nombre de cyclones tropicaux, quant à lui, a dépassé la moyenne. Même si leur intensité est restée très limitée.

« Une action audacieuse est nécessaire »

La Nasa, elle, nous rappelle notre responsabilité en la matière. Celle de nos émissions de gaz à effet de serre. « Huit des dix années les plus chaudes de notre Planète se sont produites au cours de la dernière décennie. Un fait incontestable qui souligne la nécessité d’une action audacieuse pour sauvegarder l’avenir de toute l’humanité », déclare Bill Nelson. Tout en mettant l’accent sur le rôle crucial que les scientifiques ont à jouer pour comprendre comment notre Planète change et comment nous pouvons nous y préparer et nous y adapter.

Nathalie Mayer, Journaliste

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