La wilaya de Tamanrasset située à l’extrême sud de l’Algérie, à 1 900 km au sud d’Alger a abrité les 8 et 9 novembre 2018 un atelier international sur l’impulsion de l’initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) dans la région du Sahel afin d’assurer la sécurité et la stabilité de la région du Sahel et de l’Afrique de façon générale.
Selon les participants de cette rencontre, elle a été une occasion de présenter une série de communications traitant de différents aspects du développement en Afrique, et de divers efforts et mécanismes de son impulsion, dont le Nepad, venu encadrer les efforts de l’Union africaine visant à atteindre le développement durable.
Le Nepad, lien extérieur à l’Organisation des Nations unies (Onu), cadre stratégique de l’Union africaine pour le développement socio-économique du continent, est à la fois une vision et un cadre stratégique pour l’Afrique au XXIe siècle.
Au cours de la rencontre, le doyen de la faculté de sciences politiques d’Ouargla, Goui Bouhenaya, a expliqué que, cette initiative, où l’Algérie tient un rôle pivot, s’est transformé d’une simple initiative à une Agence (Agence de développement de l’Union africaine) ayant adopté une série de projets stratégiques susceptibles de conduire à un tarissement des sources du terrorisme et de faire face à la criminalité transfrontalière et aux menaces économiques.
Le Nepad vise à faciliter et à coordonner la mise en œuvre des programmes et projets prioritaires régionaux et continentaux et de mobiliser des ressources, d’œuvrer à la mise en place de partenariats avec la communauté internationale, les Communautés économiques régionales (Cer) et les États membres africains.
Parmi ces projets économiques à forte valeur ajoutée afin de relever différents défis, figurent la route transsaharienne, le projet de liaison en fibre optique, l’accueil sur son sol (l’Algérie) du siège de l’Afripol, en plus de l’adoption du mode de coopération multilatéral, a-t-il soutenu.
L’orateur a, en outre, souligné le rôle de l’Algérie en tant que pays « exportateur de paix » à travers son implication dans le règlement des conflits dans la région du sahel, en plus des principes qui ont toujours été les siens de dialogue et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, qui lui ont valu un grand respect.
Brahim Madé Kounté (chercheur et journaliste malien) a estimé, de son côté, que le mécanisme du Nepad et ce qu’il véhicule comme défis à relever est appelé à contribuer largement à la stabilité de la région du sahel, une zone d’avenir pour le monde, au regard de ses richesses naturelles qui ne manqueront pas d’attiser les convoitises.
La nouvelle stratégie du Nepad doit s’appuyer sur un renforcement des échanges économiques entre les pays de la région, et la création d’opportunités d’interaction entre leurs populations aux frontières, en plus d’adopter des mécanismes d’évaluation efficients pour suivre l’état de concrétisation des projets adoptés dans le cadre du Nepad, a-t-il ajouté.
M. Kounté a salué aussi la tenue de ce type d’ateliers, notamment au niveau des régions frontalières, à considérer son importance pour l’implication de leurs populations dans le cadre des programmes visant la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Une grande opportunité pour se tourner vers l’Afrique
Bachir Messaidfa , ancien secrétaire d’Etat chargé de la prospective, a estimé, pour sa part, qu’une large opportunité s’offre à l’Algérie pour se tourner vers l’Afrique, à travers l’initiative du Nepad, une opportunité qui, à ses yeux, contribuera à la mise en place d’une « architecture future » de l’Afrique à travers des solutions techniques de renforcement des échanges commerciaux, de libération du commerce bilatéral, l’exploitation des technologies et la transparence des transactions interafricaines.
Il a également plaidé pour la mise en place d’infrastructures solides, à travers l’ouverture de routes, afin d’atténuer les charges de transport, avant de valoriser l’expérience algérienne dans le domaine des statistiques à travers ses institut spécialisés en la matière dont profitent de nombreux pays africains.
Le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, a soutenu, en ouverture des travaux, que Tamanrasset est appelée à jouer un rôle important, en étant dans le point d’où se dessineront les contours d’une politique complémentaire et d’échanges vers l’Afrique, surtout que les hautes autorités du pays attachent une grande importance aux régions frontalières.
Les travaux de cette rencontre sont marqués par la présentation de communications, ponctuées par des ateliers scientifiques pour sortir avec des recommandations et un document intitulé « Déclaration de Tamanrasset », devant constituer une nouvelle feuille de route pour l’impulsion de l’initiative du Nepad, notamment dans la région du Sahel.
Organisée à l’initiative de l’association socioculturelle de dynamisation de la société civile de Tamanrasset, la rencontre, qui se tient au Centre universitaire Hadj Moussa Akhamouk, a vu la participation de représentants du corps diplomatique nigérian, malien et nigérien, accrédité en Algérie, et d’universitaires et spécialistes de pays du Sahel (Mauritanie et Mali).
Les objectifs
Le Nepad a pour ambition de relever les défis majeurs du continent africain, à savoir la pauvreté, le développement et la marginalisation du continent à l’échelle internationale. Il compte quatre principaux objectifs qui se présentent comme suit :
Éradiquer la pauvreté;
Promouvoir la croissance et le développement durable;
Intégrer pleinement l’Afrique dans l’économie mondiale;
Accélérer l’autonomisation des femmes.
Moctar FICOU / VivAfrik


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