Tony Elumelu appelle à investir dans « l’agriculture et l’énergie » afin d’assurer « un avenir de stabilité et de prospérité » africaine

Le déficit d’énergie en Afrique combiné à l’insécurité alimentaire qui sévis en Afrique de l’Est préoccupent les leaders africains. Et Tony Elumelu, invité du 4ème Forum international Afrique developpement qui s’est tenue du 25 au 26 février à Casablanca au Maroc sur le thème : « agriculture et électrification : exploiter les énergies », lors de son discours inaugural, a mis en exergue les maux qui hantent l’homme africain. « Ce  sujet est très à propos parce que l’accès à l’électricité et la sécurité alimentaire sont les urgences humanitaires (à relever) sur le continent. Actuellement, 600 millions de personnes ne disposent pas d’accès à l’électricité et des bénéfices qui l’accompagnent » s’est-il désolé en présence de plus de 1500 chefs d’entreprises africaines. Ajoutant qu’ « il y a des pays sur le continent qui luttent contre des crises alimentaires. Plus de 10 millions de personnes sont exposées à la famine à cause de la terrible sécheresse qu’a connue l’Afrique de l’Est cette année ».

Mais renverser la tendance, M. Elumelu appelle à soutenir les investissements dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie. Convaincu que le secteur privé africain joue un rôle prépondérant dans le développement et l’intégration régionale du continent noire, Tony Elumelu, CON, président de Heirs Holdings, UBA Plc et Transcorp Plc a souligné que des investissements soutenus dans l’agriculture et l’énergie peuvent entraîner et soutenir la transformation économique à travers le continent. « Au-delà de ces situations d’urgence humanitaire, l’électricité et l’agriculture sont deux secteurs catalytiques qui peuvent impulser et soutenir une croissance exponentielle et le développement de chaque pays sur le continent » a-t-il d’emblée indiqué. Avant de poursuivre : « je viens ici aujourd’hui pour donner une accolade à mes frères et sœurs d’Afrique du Nord et aussi mes frères et sœurs francophones représentés ici. L’unité africaine devrait être les liens partagés et le commerce. En nous rapprochant davantage nous allons relever les défis causés par nos barrières commerciales. Je crois en l’Afrique et je crois en la force de l’esprit d’entreprise pour réaliser l’avenir que nous voulons tous pour le continent – un avenir de stabilité et de prospérité, avec de l’énergie et de l’alimentation pour tous ! » argue le président de Heirs Holdings, UBA Plc et Transcorp Plc qui se réjouit de notre position géographique afin de considérer que l’Afrique du Nord est aujourd’hui comme le Moyen-Orient, vu l’engagement d’un jeune entrepreneur de région d’Afrique. Tony croit dur comme fer que « si nous transformons les secteurs de l’énergie et de l’agriculture sur le continent, nous transformerons l’Afrique ».

Justifiant sa présence au Forum, M. Elumelu laisse entendre : « je viens saluer mes frères et sœurs francophones qui sont également représentés ici en grand nombre afin de travailler en collaboration plus étroite pour débloquer les opportunités non seulement dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture, mais aussi dans tous les domaines de l’activité économique en Afrique ». Il a en outre mis l’accent sur la collaboration et l’intégration pour accroître le commerce et les opportunités d’investissement sur le continent africain. Ce forum, organisé depuis 2010 par  Attijariwafa Bank a enregistré cette année la collaboration de l’institution gouvernementale marocaine, Maroc export. Poursuivant son speech, Tony Elumelu a insisté sur l’importance des investissements et la mise à disposition de bonnes infrastructures pour le développement du continent. C’est ce qui lui fait dire que «le secteur privé a la capacité et doit reconnaître et assumer son rôle dans le développement de notre continent. Nous avons des défis communs. Nous avons besoin d’investissements et nous avons besoin de développement en Afrique. J’ai décidé que je devais être ici pour participer à une telle initiative de mouvement vers l’avant. Je l’appelle l’africapitalisme. » A l’en croire, cet africapitalisme propose que le secteur privé africain ait le pouvoir de transformer l’Afrique à travers des investissements à long terme, en créant à la fois la prospérité économique et la richesse sociale; une conviction qu’il a soutenue par le lancement du Tony Elumelu entrepreneurship programme (Teep), un engagement de 100 millions $ sur 10 ans à créer la nouvelle génération d’entrepreneurs africains et à générer 10 milliards de $ de revenus annuels, en créant au moins un million d’emplois à travers l’Afrique.

Ce forum prévoit, selon notre interlocuteur, « de présenter une feuille de route pour les opportunités économiques, commerciales et d’investissement pour l’Afrique, ainsi que le positionnement du continent pour attirer des investissements viables, à long terme, dans deux des secteurs les plus critiques pour l’Afrique, l’énergie et l’agriculture ». Pour rappel, ce 4ème Forum international Afrique developpement a enregistré la présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles les ministres, des PDG de grandes institutions financières, des décideurs et des investisseurs du secteur privé. Il y a également la présence de M. Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa Bank, hôte du forum, de Mme Zahra Maafiri, directrice général de Maroc export et co-hôte, de M. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’industrie, du commerce, de l’investissement et des technologies de l’économie numérique du Maroc, de M. Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture et des pêches maritimes du Maroc, de M. Guy Bertrand Mapangou, du ministre de l’énergie et des ressources hydrauliques du Gabon et de M. Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (Bad).

Moctar FICOU / VivAfrik


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