« Des financements et toujours plus de financements », clés de la lutte contre le changement climatique en Afrique. C’est ce qu’a affirmé le président de la Banque africaine de développement (BAD) avec un ton sérieux alors qu’il a minutieusement décrit le « déluge de chocs » qui a frappé les pays africains.
Akinwumi Adesina, a expliqué comment la guerre en Ukraine a fait exploser les coûts de l’énergie et les prix des denrées alimentaires en Afrique. Il a abordé la question de l’affaiblissement des monnaies et de la hausse des taux d’intérêt, qui exacerbent les problèmes d’endettement des pays du continent. Il a également évoqué la possibilité d’une crise des engrais qui pourrait frapper l’Afrique, et ce jusqu’à l’année 2023 si la guerre en Ukraine perdurait.
Tous ces défis interviennent dans un contexte marqué par les effets persistants de la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 et dont les pays ressentent encore le choc, a-t-il déclaré.
M. Adesina qui s’exprimait lors d’une conversation avec Devex pendant la 77ème Assemblée générale des Nations unies à New York a déclaré : « prenez l’ensemble de la reprise à la suite du Covid-19… L’Afrique aura encore besoin de 424 milliards de dollars environ d’ici à l’année prochaine, pour pouvoir s’attaquer à ce problème particulier ».
Le patron de la BAD ne le savait pas encore, mais début octobre 2022, la Banque mondiale a publié ses dernières prévisions économiques, qui contenaient une projection désastreuse : la croissance devrait ralentir à 3,3 % cette année, contre 4,1 % en 2021.
Et puis il y a les calamités auxquelles le continent est confronté en raison du changement climatique. « Comme dit l’adage, un malheur n’arrive jamais seul », a déclaré gravement M. Adesina. « Il y a trop de chocs exogènes qui arrivent à ces pays simultanément ».
« Comment s’assurer que l’Afrique n’est pas oubliée ? Comment faire en sorte que l’Afrique obtienne les ressources dont elle a besoin ? Comment veiller à ce que les priorités de l’Afrique soient constamment présentes sur la scène mondiale ? C’est ce que je fais chaque jour. C’est ce qui me tient éveillé », a déclaré M. Adesina à Devex.
Qu’est-ce qui permettra donc aux économies africaines de sortir de cette constellation de crises ? Sa réponse à cette question est remarquable, car elle n’inclut pas le mot « aide ». « Des financements, des financements, et toujours plus de financements », a déclaré M. Adesina.
Moctar FICOU / VivAfrik


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