En Tunisie, le secteur agricole a contribué, en 2014, à 8,8 % du Produit intérieur brut (PIB) avec près de 18% de la population active. Le nombre d’exploitants dans le secteur est estimé à 516 000 pour l’agriculture et 60 000 pour la pêche. Ce secteur, malgré son importance, demeure confronté à des défis de productivité, de vulnérabilité aux aléas climatiques et de faibles taux d’investissement ainsi que des difficultés majeures d’accès au financement, a fait état la Banque africaine de développement (BAD), relayant une proposition de l’octroi d’un don sur les ressources du Fonds d’assistance technique en faveur des pays à revenu intermédiaire (FAT-PRI).
Au niveau du secteur des assurances agricoles, malgré les importants risques pesant sur le secteur, l’assurance agricole en Tunisie reste extrêmement faible, ne dépassant pas 3% du secteur des assurances, qui lui-même ne représente que 2% du PIB en termes de taux de pénétration. La gestion des risques ne fait pas l’objet d’une politique identifiée et coordonnée. Les quelques couvertures assurantielles existantes ne couvrent dans la pratique que les banques, et pas les agriculteurs eux-mêmes (assurances contre la grêle, l’incendie sur récolte, mortalité du bétail, matériel roulant et corps de pèche). En effet, il s’agit d’assurances exigées par les banques lors de l’octroi d’un prêt lié à un investissement (achat de matériel, de bétail, d’intrants …), a-t-on appris du rapport par la BAD.
En cas de sinistre, l’assurance se substitue à l’agriculteur pour le remboursement du crédit, mais la perte, pour l’agriculteur, n’est par contre pas indemnisée. Le faible taux de pénétration de l’assurance agricole s’explique, entre autres, par le manque d’informations (multitude des risques assurables et leur lien à des aléas climatiques incontrôlables, donc difficilement quantifiables), l’endettement d’une grande partie des agriculteurs qui les exclut du secteur financier et à l’absence de produits adéquats d’assurance agricole.
Moctar FICOU / VivAfrik


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