Une entreprise engagée dans une démarche de Responsabilité Sociétale doit avoir un comportement éthique et transparent.
Au cours de l’une de nos formations, un cadre africain va attirer l’attention sur la «peur» qu’auraient les chefs d’entreprises de la notion d’éthique.
Pourtant, nombreuses sont les organisations patronales africaines qui ont adopté un code éthique. Rares sont celles ayant procédé à une analyse critique des pratiques de leurs adhérents par rapport à leurs engagements éthiques.
Pour éviter les critiques, rien de mieux que la bonne pratique des affaires. Alors qu’on attend des pratiques authentiques en phase avec un comportement éthique, certains fonctionnements sont pathétiques.
Le Chiffre d’Affaires par exemple est une information publique, mais poser cette question à certains dirigeants d’entreprises peut créer avec surprise, une réelle crise de nerfs en cas d’insistance.
C’est sous la pression notamment de l’administration que ces derniers mettront à disposition leurs CA.
Difficile de savoir l’exactitude de cette donnée financière.
Facile en effet pour les comptables d’effectuer les montages financiers pour proposer, sans inquiétude, aux dirigeants d’entreprises plusieurs CA en échange des dessous de table.
Une seule certitude: C’est regrettable car contraire à l’éthique de la profession.
Malheureusement, la double ou triple comptabilité est un phénomène en progression qui mène rarement en prison puisque les fonctionnaires se livrent aussi à des trafics avec les entreprises.
Même dans le cadre d’un marché publique sur la RSE, certains fonctionnaires et politiques demandent des retro-commissions pour un travail qui consistera justement à lutter contre la corruption. Cela dépasse une certaine compréhension et pose bien de questions.
Au Kenya, seulement 1,2 % des 16 milliards dépensés en 2014 l’ont été légalement et efficacement. C’est ce qui ressort du rapport d’enquête de l’auditeur général du pays. En cause les vols, l’incompétence, le gaspillage, les erreurs et la corruption.
Qu’ils soient chefs d’entreprises ou leaders politiques, la majorité de nos décideurs sont dans les cercles philosophiques où on prône certaines valeurs éthiques.
Loin de conduire à la lumière, ils envoient à l’obscurantisme. Où sont les valeurs d’humanisme ?
A la place des démarches de progrès, on constate avec regret, la multiplication des mauvaises pratiques malgré les risques. D’où la récurrence des critiques sur la gouvernance en Afrique.
On pourrait attendre des multinationales qu’elles montrent l’exemple. Mais elles sont très nombreuses à définir leurs chiffres d’affaires annuels en avance pour effectuer des montages financiers afin de limiter les impôts à payer sur place.
La transparence n’est qu’apparence. Malgré une présence en Afrique depuis des années, il y aura une carence d’informations financières fiables et l’absence de reporting extra-financier.
Au-delà de l’affichage des grands principes internationaux, c’est comme si les valeurs portées par ces groupes fondent sous la chaleur de nos pays tropicaux à cause des liaisons dangereuses avec les politiques locaux.
Comme si dans nos nations la notion de valeur n’a plus de valeur.
A l’heure des TICs, l’informatique amplifie les critiques sur le manque d’éthique. Ailleurs, la pression pousse à la démission mais en Afrique pas question.
L’une des solutions c’est… DEGAGE.
A l’issue des investigations sur l’éthique, Safaricom leader des télécoms au Kenya, vient d’assurer le limogeage de 58 salariés pour des activités frauduleuses.
L’autre solution est d’être…SAGE
Face à cette situation, la formation sur l’éthique est désormais obligatoire pour l’ensemble des employés de Safaricom. Rien de mieux qu’une sensibilisation sur l’éthique pour la mise en pratique.
C’est l’option choisie également par l’Institut National des Administrateurs de Côte d’Ivoire.
Il vient d’assurer la formation de ses membres sur «la Gouvernance d’entreprise et éthique: bonnes pratiques et importance pour les entreprises».
Dans le domaine de l’éthique, il faut maintenant espérer que ces administrateurs ivoiriens auront un impact sur leurs entreprises comme l’ivoirien Didier DROGBA, qui, à peine arrivé à l’Impact de Montréal, a un fort impact dans le domaine du football.
Source: journalducameroun