L’Afrique perd près 40. 000 hectares de terre arables par an

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C’est une hécatombe environnementale qui guette le continent noir. Selon Fallou Dièye, conseiller spécial à la primature, l’Afrique perd chaque année quelque 40.000 hectares de terres arables sous l’effet notamment de la déforestation, a-t-il révélé mardi à Dakar en citant des études réalisées par l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (Fao).

« Nos terres se dégradent. En réalité, il y a l’érosion, la déforestation, la salinisation des sols, toutes ces actions contribuent à cela », a indiqué M. Dièye qui présidait, mardi, un atelier de lancement d’un livre relatif à une étude intitulée « Economie de la dégradation des terres : évaluation globale ». Cet atelier, a-t- il dit à nos confrères de l’APS, est le résultat d’un accord conclu entre le Centre allemand de recherche pour le développement et l’Institut international pour la recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri). D’après lui, cette étude a permis d’évaluer le coût économique de cette dégradation des terres pour pouvoir démontrer l’utilité de la lutte menée à cet effet et porter les résultats à la connaissance des décideurs politiques. L’étude constate qu’en cumulant les effets de toutes sortes, notamment sur l’agriculture et l’élevage, on arrive une perte de 2,1% du PIB. « C’est très important quand nous faisons pour cette année 6,5% de croissance du PIB », a-t-il fait observer. « Il faut bien relativiser cette perte qui est estimée sur une période allant de 1982 à 2012 », a néanmoins estimé le conseiller spécial du premier ministre.  Il a souligné que les actions à mener sont de différents types, dont la lutte contre la déforestation. « La FAO montre que nous perdions 40 000 hectares chaque année », a-t-il rappelé, insistant sur la nécessité de limiter la déforestation et d’aller vers une reconversion de la forêt pour lui donner une vocation agricole. D’après lui, il faut replanter, lutter contre les feux de brousse, pratiquer la mise en défens, entre autres. L’autre action consiste en l’utilisation combinée des matières organiques. « Tout ce qui peut être fait pour aider à la fertilisation du sol », a résumé Fallou Dièye.

Le troisième volet est la lutte contre la salinisation des sols et tout ce que l’homme fait pour contribuer à la dégradation des terres. Selon l’étude, la meilleure stratégie pour lutter contre ce fléau est de concevoir avec les populations utilisatrices de ces sols, des règlements qu’elles accepteront en leur sein. Elle salue toutefois l’action du gouvernement depuis la signature de conventions internationales et leur mise en œuvre, l’adoption d’une loi d’orientation sur l’agriculture, la foresterie et le pastoralisme, et l’adoption d’un cadre national d’investissement stratégique pour la gestion durable des terres. Ceci étant, « il faut maintenant les amplifier, en impliquant les collectivités locales, les populations », a recommandé Fallou Dièye.

Moctar FICOU / VivAfrik

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