Au Congo-Brazzaville, des organisations de la société civile ont récemment formé des observateurs externes à la gouvernance forestière. Une manière pour elles de faire comprendre les enjeux de la foresterie.
«Je n’ai jamais eu d’enseignement sur la gouvernance forestière: en prenant part à cet atelier, j’en sors très satisfait avec des connaissances qui vont me permettre d’avoir une idée sur la gouvernance des écosystèmes… », lâche d’un ton satisfaisant le sénateur Serge Dominique Itadi, membre de la commission santé, affaires sociales, famille, genre et environnement au Sénat congolais. Indiquant à nos confrères d’eraenvironnement.com qu’il sera dorénavant outillé et pourra observer en toute indépendance les questions liées à la gouvernance forestière. Ceci grâce au séminaire de formation organisé à Brazzaville fin mai par le Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme, en partenariat avec plusieurs l’ONG. Ce séminaire de formation visait aussi à fournir les connaissances indispensables aux délégués des plateformes et autres techniciens. En République du Congo, le bois est la deuxième ressource naturelle du pays derrière le pétrole. Le secteur forestier est considéré comme la première source d’emplois privés à l’échelle nationale. Mais, il existe une très forte exploitation illégale du bois par notamment des pays d’Asie. En mai 2010, le gouvernement congolais et l’Union Européenne ont signé un accord de Partenariat Volontaire sur l’Application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT). Le Congo-Brazzaville est le premier pays d’Afrique Centrale à signer cet accord. Cependant, il est difficile de comprendre la gouvernance forestière. Parce qu’elle implique particulièrement de nombreuses notions techniques, peu maîtrisées par les décideurs politiques, mais aussi par les techniciens. «Il est important que les personnes qui vont exécuter le suivi des indicateurs de la gouvernance, s’approprient les outils du projet et soient en mesure de les utiliser efficacement. », fait savoir Maixent Fortunin Agnimbat Eméka, coordonnateur du projet ENRTP. Au total 33 personnes ont participé à l’atelier : des Réseaux de parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes du Bassin du Congo, des plateformes pour la gestion durable des forêts, des populations autochtones sur la politique de reboisement de l’ONU plus connue sous le nom de REDD. « Cette formation n’est pas tout à fait un projet de monitoring ou d’observation de la gouvernance forestière. C’est surtout un plaidoyer qui vise à identifier les faiblesses gouvernementales et prendre les actions pertinentes pour une meilleure prise en compte des droits des communautés dans la gestion des forêts mais surtout dans le respect de la législation congolaise en matière d’exploitation des forêts, » explique M. Agnimbat Eméka .
Moctar FICOU / VivAfrik