Un amendement au protocole de Montréal, adopté le 15 octobre à Kigali au Rwanda prévoit la suppression progressive des hydrofluocarbures, de redoutables gaz à effet de serre. L’accord permettrait de diminuer le réchauffement climatique de 0,5°C d’ici à 2100.
Ce samedi, les 197 Parties au Protocole de Montréal ont adopté l’amendement de Kigali. Ce nouvel accord historique programme la fin des hydrofluocarbures (Hfc), des molécules utilisées comme réfrigérants, dans les climatiseurs et les réfrigérateurs, mais aussi dans certains aérosols et mousses isolantes, explique techniques-ingenieur.fr. Ces produits sont utilisés depuis les années 90 en remplacement des Cfc (chlorofluorocarbures), et des hydrochlorofluorocarbures (Hcfc), bannis pour provoquer la destruction de la couche d’ozone. La fin d’un problème en a néanmoins créé un autre qu’il fallait combattre. En effet, si les Hfc ne détruisent pas la couche d’ozone, ils présentent un pouvoir de réchauffement 14 000 fois plus puissant que le CO2.Cela en fait de redoutables gaz à effet de serre. 7 années de négociations auront été nécessaires pour aboutir à l’amendement de Kigali. L’élimination des Hfc est l’un des leviers d’atténuation du changement climatique les plus rapides. « Faute d’accord, les experts estimaient que ces substances seraient à l’origine de 20% des émissions de gaz à effet de serre en 2050, et auraient généré jusqu’à 0,5°C de réchauffement de la planète d’ici à 2100 », rappelle Ségolène Royal dans un communiqué. Car, selon une étude de l’université de Berkeley, leurs émissions progressent aujourd’hui à un rythme annuel de 10 à 15 %. C’est la plus forte progression pour des gaz à effet de serre. Leur fin progressive permettra d’atteindre ¼ des objectifs fixés par l’accord de Paris. L’accord devrait permettre d’éviter l’émission d’environ 72 milliards de tonnes équivalent CO2 d’ici à 2050, soit près de 10 années d’émissions de la Chine à leur rythme actuel. Le protocole de Montréal est un accord juridiquement contraignant qui engage tous les pays signataires à des mesures d’atténuation obligatoires. Des sanctions sont prévues pour les pays qui n’honorent pas leurs objectifs.