Le directeur de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles (Dapsa), Ibrahima Mendy, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier technique sur les principes directeurs des nouveaux investissements dans l’agriculture. Selon lui, cette rencontre permettra au Sénégal de renforcer sa sécurité alimentaire, sa nutrition et son développement durable à travers un dialogue inclusif.
Ce programme a pour objectif d’intégrer des principes et pratiques d’investissement responsable dans les premières étapes de l’agro-industrie, et d’assurer une interaction mutuellement bénéfique entre ces opérations et les collectivités locales, ainsi qu’avec l’économie dans son ensemble. Il vise à générer des orientations pratiques, des recommandations et de bonnes pratiques qui pourront être utilisées aux premiers stades des futurs investissements. «Ces débats inclusifs sur l’investissement agricole responsable, déboucheront sur des enseignements très pratiques pouvant être appliquées au Sénégal et dans d’autres pays», a fait savoir M. Mendy, précisant que l’objectif est de contribuer à renforcer la sécurité alimentaire, la nutrition et le développement durable à travers un dialogue inclusif sur la manière d’appliquer les principes et les lignes directrices dans la pratique et sur l’investissement responsable dans l’agriculture pour les différents acteurs. Selon lui, le Sénégal est engagé dans un processus de réforme foncière qui vient d’aboutir après une large consultation des acteurs à une proposition de document de politique foncière qui a été remis aux hautes autorités du Sénégal. Ce document pointe les évidences entre la vision de la politique foncière et les orientations de la politique de développement économique et social dont la concrétisation vise à favoriser, entre autres, l’installation de l’économie sénégalaise sur une trajectoire de croissance forte, inclusive, durable et respectueuse de l’environnement et des ressources naturelles.
Au Sénégal, le gouvernement et plusieurs partenaires ont élaboré des lignes directrices sur l’investissement, notamment en ce qui concerne le régime foncier. Pour mémoire, le Groupe de travail inter-agence (Gtia) de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), du Fonds international pour le développement agricole (Fida), de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) et de la Banque mondiale (Bm), a lancé, en 2015, le programme d’«Utilisation des principes pour des nouveaux programmes d’investissement dans l’agriculture» dans certains pays d’Afrique subsaharienne. Le programme veut aussi créer des discussions ouvertes et éclairées sur l’investissement responsable, faciliter le développement des capacités et sensibiliser sur la manière dont les différents acteurs peuvent appliquer les instruments internationaux. « Les investissements agricoles qui enfreignent les lois internationales et nationales peuvent causer des dommages irréversibles aux communautés locales et à l’environnement », a noté le représentant de la Fao, Réda Lebtahi. Selon lui, il est primordial que les investisseurs respectent les lois nationales et les normes et directives internationales qui protègent les droits sociaux et économiques parallèlement à l’environnement, a-t-il estimé. De son côté, le consultant de la Banque mondiale, Paul Gardner de Belleville, a souligné que la Cnuced et la Banque mondiale travaillent sur l’élaboration de notes pratiques qui proposeront des instruments et des processus basés sur des expériences concrètes d’investisseurs. « Ces notes seront facilement assimilables par les gouvernements et le secteur privé pour promouvoir la sélection et la mise en place d’investissements responsables dans l’agriculture », a-t-il fait savoir, espérant que ces notes seront disponibles à partir de fin 2017.
Moctar FICOU / VivAfrik