Le réchauffement clima¬tique dégrade l’Afrique depuis plusieurs décennies. On en mesure aujourd’hui les conséquences, rappelle-t-on dans des propos relayés par lesechos.fr.
Au moment où Donald Trump veut défaire tout le travail réalisé avec l’accord de Paris sur le climat, allant jusqu’à nier la réalité du réchauf¬fement climatique, l’Afrique se bat à nouveau contre la sécheresse qui menace les pays de la Corne (Erythrée, Djibouti, Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan du Sud, Soudan et Ouganda). Cette année, 17 millions de personnes sont touchées par la famine et la sécheresse, s’indigne la FAO. Pendant que la Somalie s’apprête à affronter sa troisième période de sécheresse en vingt-cinq ans, le seul Kenya a besoin d’une aide alimentaire pour nourrir trois millions de personnes. La Croix-Rouge kenyane tire le signal d’alarme sur les conséquences dramatiques de cette sécheresse. Le phénomène au Kenya obéit à un schéma classique : la ¬faiblesse des précipitations, plusieurs années de suite, entraîne une baisse des récoltes qui pousse les prix des matières premières agricoles à la hausse.
Catastrophes naturelles
Toute la difficulté aujourd’hui est de savoir si ces catastrophes naturelles sont le seul résultat de la main de l’homme qui a surexploité les ressources hydrauliques ou si le réchauffement a, lui aussi, une part de responsabilité. « Dans les années 1970, le changement climatique était déjà là mais on ne le voyait pas », expliquait Mariam Sow Soumaré, chargée de programme principal au Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) lors d’un colloque organisé par l’Iris. Pour elle, les conséquences étaient déjà visibles avec la déforestation , avant que la baisse des ressources hydrauliques n’accélère la dégradation des terres agricoles. Pour les populations, la baisse des revenus est un facteur d’exode. Le climat est clairement responsable de cette situation, analyse de son côté un rapport de la Banque mondiale rendu public en 2013. Selon l’organisation de Washington, « l’impact climatique entraîne un relèvement de 2 à 4 °C de la température en Afrique ». « Les scientifiques nous disent qu’avec 2 degrés de plus – un scénario qui risque de se concrétiser d’ici 20 à 30 ans – le monde connaîtra des pénuries alimentaires généralisées, des vagues de chaleur sans précédent et des cyclones plus intenses », résumait Jim Yong Kim, son président. Et d’ajouter : « A plus court terme, […] ce phénomène pourrait accroître encore la misère des pauvres. »
Moctar FICOU / VivAfrik


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