Du 6 au 17 novembre 2017, se déroule la COP23, la conférence annuelle de l’ONU sur les changements climatiques à Bonn en AllemagAne. Que va-t-il s’y passer?, s’interrogent nos confrères du site d’information journaldemontreal.com qui résument cette rencontre planétaire sur le climat en quatre (4) questions.
Premièrement, pourquoi les lettres «COP»?
Commençons par la base! Il est tentant d’y voir une «Conference of Paris», puisqu’on y parle beaucoup de l’Accord de Paris, qui a été approuvé en 2015 lors de la Conférence de Paris sur le climat. Mais la Conférence de Paris constituait la COP21. Pourquoi ce serait la 21e conférence? Car «COP» ne veut pas dire «Conference of Paris», mais plutôt «Conference of Parties» (une conférence des parties), soit une conférence composée de tous les États membres d’une convention internationale donnée. Dans le cas qui nous intéresse, il s’agit de la conférence sur la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Bien que la première conférence mondiale portant sur le climat a pris place à Genève, en 1979, la première COP, telle qu’on les connaît aujourd’hui, a eu lieu à Berlin en 1995. Le COP3 (en 1997) fait bien des vagues, car c’était la conférence qui a donné naissance au fameux Protocole de Kyoto. On se souvient que la COP11 a eu lieu à Montréal en 2005. Cette année, la COP se déroule à Bonn, en Allemagne, bien qu’elle soit présidée par les îles Fidji. En somme, c’est moins compliqué et plus écolo (mais certainement plus gris) d’aller en Allemagne plutôt que sur une petite île paradisiaque du Pacifique.
Quels sont les sujets chauds de la COP23?
Les discussions de la COP23 porteront principalement sur l’Accord de Paris, approuvé il y a deux ans. Les pays signataires se sont alors entendus pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, 2 °C tout au plus. Or, les représentants des différents pays ne se sont pas entendus sur les détails de ce but fort ambitieux. Ces détails seront au rendez-vous des discussions à Bonn. Il faudra notamment qu’ils s’entendent au sujet des mesures d’émissions de carbone, pour que toutes les nations se réfèrent au même standard. Un deuxième sujet d’importance sera la manière de comptabiliser les efforts déjà faits par plein de pays. Il faudra également s’entendre sur la question de l’argent. Ça prendra beaucoup, beaucoup d’argent pour enligner les économies du monde vers l’après-pétrole (vers l’après-combustibles fossiles, en fait), en plus de soulager les pays dévastés par les catastrophes naturelles venant avec les changements climatiques. D’où cet argent viendra-t-il? Les pays développés (qui polluent depuis plus longtemps) devraient-ils payer davantage pour aider les pays en voie de développement? Comment répartir toutes ces sommes?
Pourquoi faut-il prendre tout ça au sérieux?
Si vous n’êtes pas déjà convaincus de la menace que constituent les changements climatiques, voici quelques faits. Les températures augmentent. 2017 s’aligne pour être l’une des trois années les plus chaudes depuis le recensement météo. 2016 est présentement l’année la plus chaude. Avant ça, 2015 était l’année la plus chaude. Avant ça, 2014 était l’année la plus chaude. Avant ça, 2013 était l’année la plus chaude. Bref, je peux copier-coller en changeant juste l’année comme ça longtemps.
La concentration moyenne de CO2 dans l’atmosphère augmente
Le CO2 est un gaz à effet de serre, qui emprisonne les rayons infrarouges et contribue ainsi au réchauffement climatique. En 2016, la concentration de CO2 a atteint un record, soit 403,3 parties par million (ppm).
Le niveau de l’eau augmente
Il augmente en moyenne de 3,3 mm par an. C’est d’ailleurs pour cette raison que les îles Fidji président la COP23; elles font partie de ces îles menacées par les conséquences des changements climatiques.
Les glaces des pôles fondent
En Arctique, les glaces rétrécissent de 13,2% par décennie.
Les animaux sont en danger
Des 8688 animaux en voie d’extinction, 1688 le sont à cause des changements climatiques. De cette proportion, plusieurs facteurs sont en jeu (et certaines peuvent se croiser pour un même animal en danger).
Bref, il y a feu en la demeure. Autant d’indices qui prouvent qu’il faut maintenant des moyens concrets pour atteindre les cibles visées par l’Accord de Paris.
Mais les États-Unis là-dedans?
Donald Trump a annoncé son intention de se retirer de l’Accord de Paris. Puisque les États-Unis sont un des plus gros pollueurs de la planète, ce retrait ne bousille-t-il pas tous les plans? Il faut savoir que ce retrait prend effet en 2020, donc on ne s’énerve pas trop vite. La deuxième chose à savoir est que ce retrait a été un choc électrique pour bien des acteurs. Plusieurs États américains, en plus de villes et d’entreprises américaines ont annoncé qu’elles comptaient bien honorer les cibles de l’Accord de Paris, indépendamment de leur administration au plus haut niveau.
Le maire de New York, Michael Bloomberg, a même annoncé qu’il paierait les 15 millions de dollars que coûte la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en frais d’administration si le gouvernement américain ne le faisait pas. Donc, en somme, selon les échos qu’on en entend, sur le terrain de la COP, les meubles peuvent être sauvés sans l’aide de Donald Trump. Ceci reste à voir, bien entendu, particulièrement parce que les écarts entre les engagements de l’Accord de Paris et la réalité qui nous pend au bout du nez seraient absolument désastreux.
Moctar FICOU / VivAfrik




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