Au Brésil, un sommet réunissant les pays d’Amazonie s’ouvre ce mardi 8 août 2023 à Belém, dans le nord du Brésil avec des enjeux transcendant la région qui abrite environ 10 % de la biodiversité de la planète. L’objectif est d’y débattre des stratégies communes pour lutter contre la déforestation et promouvoir le développement durable dans cette région qui abrite environ 10 % de la biodiversité de la planète.
A ce propos, le président Luiz Inácio Lula da Silva accueille les dirigeants de sept autres pays de la région membre de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), jusqu’au mercredi 9 août 2023. L’occasion pour lui de projeter son message sur la scène internationale.
Lutte contre la déforestation et le développement : tels sont les maîtres mots qui vont guider cette conférence sur l’Amazonie. En termes clairs, l’objectif est de trouver des solutions concrètes contre le réchauffement climatique alors que Lula insiste sur l’intérêt stratégique de protéger la plus grande forêt tropicale au monde : « Aujourd’hui, la question du climat n’est plus seulement une question isolée, réservée aux écologistes. C’est une question d’intelligence, les choses sont en train de changer dans le monde. Et ceux qui portent la responsabilité de cet état de fait doivent assumer leurs responsabilités », a laissé entendre Luiz Inácio Lula da Silva.
« Ils ont promis de débloquer 100 milliards de dollars pour créer un fonds pour nous aider à préserver la forêt et la biodiversité. Si de l’argent a été versé, personne ne s’en est aperçu. Pour l’instant, personne n’a eu l’impression d’avoir reçu 100 milliards de dollars. Alors, on va continuer à leur demander ! », a dit le président brésilien qui signale que les pays riches doivent respecter les engagements qu’ils ont pris lors des accords de Paris en 2015.
Signalons que les huit pays de la région – Brésil, Bolivie, Colombie, Venezuela, Équateur, Guyane, Pérou et Suriname – seront aussi accompagnés de la France, de la République démocratique du Congo (RDC), du Congo-Brazzaville et de l’Indonésie car ils abritent aussi d’importantes forêts tropicales. L’objectif est de revitaliser l’Organisation du traité de coopération amazonienne, l’OTCA, dont les origines remontent à 1979, et de présenter une vision commune des pays de cette région. Et c’est donc Lula, fort de ses premiers résultats encourageants en matière de politique environnementale qui accueille les autres pays de la région.
« Il faut préserver (l’Amazonie), non pas comme un sanctuaire, mais comme une source d’apprentissage pour les scientifiques du monde entier, afin de trouver des moyens de préserver (la forêt) tout en créant de la richesse, en permettant à ceux qui vivent ici de vivre dignement », a déclaré Lula lundi 7 août 2023, lors d’une cérémonie officielle à Santarem, une autre ville amazonienne.
Le sommet à Belém fait également office de répétition générale pour cette cité portuaire de 1,3 million d’habitants qui accueillera la COP30 en 2025.
« Je pense que depuis le début de l’année, le Brésil a déjà obtenu des résultats importants, explique le politologue Roberto Goulart Menezes, professeur à l’université de Brasilia. Le premier d’entre eux, c’est l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne. Il était bloqué à cause de la politique environnementale du gouvernement Bolsonaro. Avec le président Lula, le dialogue a repris entre le Brésil et des pays, comme la France, qui se préoccupent de l’environnement ».
« La Norvège et l’Allemagne ont repris le financement de cette initiative. Le Brésil reçoit déjà de nouveaux paiements de ce fonds, parce que Lula a nommé Marina Silva au poste de ministre de l’Environnement. Donc on peut dire que Lula a vraiment remis sur pied la politique environnementale du Brésil. Un résultat encourageant, c’est la présence des orpailleurs illégaux sur les terres des Yanomami qui a chuté de 90%. Et la déforestation en Amazonie, au cours du premier semestre de cette année, a baissé de 30% par rapport à 2022 », a encore renchéri le politologue qui évoque le fonds pour l’Amazonie.
Les huit pays de l’Amazonie veulent aussi définir une position commune pour parler d’une seule voix lors de la prochaine réunion de l’ONU sur les changements climatiques, la COP28, qui doit avoir lieu en novembre, à Dubaï.
Moctar FICOU / VivAfrik