Bakou, Azerbaïdjan, 21 novembre 2024 – La Stratégie décennale 2024-2033 de la Banque africaine de développement a été saluée comme un instrument complet pour lutter contre le changement climatique et protéger la biodiversité lors d’une table ronde organisée à la COP 29. Ce cadre stratégique, adopté en mai dernier, se positionne comme un levier clé pour mobiliser les financements et renforcer les partenariats en faveur d’un avenir vert et inclusif pour l’Afrique.

Une stratégie au cœur des priorités climatiques et économiques

Caroline Kende-Robb, directrice principale du Département de la stratégie et des politiques opérationnelles de la Banque, a souligné l’importance de ce document ambitieux :

« Cette stratégie repose sur cinq piliers transversaux, notamment la résilience climatique et la biodiversité. Elle mobilisera des ressources pour promouvoir les énergies renouvelables, l’agriculture intelligente, le transport durable, la gestion des déchets et des ressources en eau, ainsi que le commerce des crédits carbone. »

Durrel Halleson, du WWF, a applaudi les progrès accomplis par la Banque en matière de biodiversité, désormais pleinement intégrée dans ses priorités :

« Contrairement à la stratégie précédente, celle-ci met un accent significatif sur la biodiversité, un élément crucial pour le développement durable. »

Un financement climatique en pleine expansion

Malgré un besoin de 2,7 milliards de dollars par an pour répondre aux défis climatiques, l’Afrique ne reçoit actuellement que 3 % des financements mondiaux. La Banque africaine de développement se distingue toutefois comme un leader :

  • 60 % de ses financements climatiques sont dédiés à l’adaptation.
  • 1,3 milliard de dollars ont été mobilisés pour des projets climatiques entre 2021 et 2023.
  • Un programme de 25 milliards de dollars, en partenariat avec le Centre mondial pour l’adaptation, vise à accélérer l’adaptation en Afrique.

Robin Mearns, de la Banque mondiale, a salué cette stratégie comme un cadre robuste :

« Elle offre des conditions favorables pour attirer des investissements et aborder les défis du changement climatique. »

Favoriser l’inclusion et la résilience locale

Un enjeu clé mis en lumière est l’accès limité des communautés locales aux financements climatiques :

« Seulement 17 % des fonds parviennent aux communautés locales. Il est crucial de garantir une répartition équitable entre les autorités nationales et les populations locales, » a indiqué M. Mearns.

Gareth Phillips, chef de la Division du financement climatique à la BAD, a insisté sur la nécessité de méthodes non basées sur le marché pour canaliser efficacement les financements. Il a également exhorté les pays développés à prendre davantage de responsabilités.

L’Afrique comme moteur de solutions climatiques

Cette stratégie met l’accent sur le potentiel africain :

  • Valorisation des richesses naturelles dans le calcul du PIB.
  • Promotion des chaînes de valeur vertes, des crédits carbone, et des solutions basées sur la nature.
  • Développement des capacités d’accès aux finances climatiques via des instruments comme le Guichet d’action climatique.

Al-Hamndou Dorsouma, chef de division à la BAD, a ajouté :

« L’objectif est de faciliter l’accès de l’Afrique aux financements climatiques grâce à des partenariats renforcés et des mécanismes adaptés. »

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