La ville de Saint-Louis a officiellement mis en circulation 20 taxis de proximité fonctionnant au gaz naturel, dans le cadre d’un projet innovant piloté par le Fonds de développement des transports terrestres (FDTT) mardi 11 mars 2025. Cette initiative inclut également l’ouverture d’une nouvelle station de gaz, mise en service le même jour, pour soutenir l’infrastructure nécessaire à ce projet de transport écologique.
Bara Sow, administrateur du FDTT, a précisé que cette opération représente une avancée majeure pour le transport urbain à Saint-Louis, en phase avec la politique gouvernementale de modernisation des infrastructures de transport. Selon lui, ce projet concerne non seulement les 20 taxis de proximité, mais également 15 taxis urbains supplémentaires, contribuant à une meilleure qualité de service et à la réduction de l’empreinte écologique du secteur.
Retards et réajustements du projet
Bara Sow a expliqué que le projet a connu quelques retards, principalement en raison de l’aspect novateur de l’initiative. « Les taxis devaient être adaptés pour fonctionner au gaz, et cela a nécessité des ajustements techniques et des validations réglementaires », a-t-il déclaré. De plus, la Direction régionale de l’environnement et des établissements classés de Saint-Louis (DREEC) a joué un rôle crucial dans la levée des ambiguïtés autour de l’étude d’impact environnemental, garantissant ainsi la sécurité de l’exploitation du gaz comme carburant alternatif.
Un nouveau visage pour le transport à Saint-Louis
Le lancement de ces véhicules s’inscrit dans une volonté de donner à Saint-Louis un « nouveau visage en matière de transport ». Le projet vise également à éradiquer les taxis clandestins, appelés « clandos », en favorisant les transporteurs réguliers. Bara Sow a souligné l’importance de ce changement pour le bien-être des citoyens, tout en veillant à la rentabilité des transporteurs grâce à l’usage du gaz, moins cher et moins polluant que les carburants traditionnels.
Un modèle de transport durable pour le Sénégal
Ce projet pilote à Saint-Louis pourrait servir de modèle pour d’autres villes sénégalaises. En effet, le FDTT ambitionne de déployer cette initiative dans d’autres régions du pays afin de renouveler le parc de transports urbains et interurbains, contribuant ainsi à un avenir plus durable pour le transport au Sénégal. « Le gaz est une alternative écologique et économique, en ligne avec les objectifs de la politique de modernisation du secteur transport à l’échelle nationale », a ajouté M. Sow.
Détails financiers et logistiques
Le directeur général de la Mutuelle d’Épargne et de Crédit des Transporteurs (MECTRANS), Mamadou Kanté, a donné des précisions sur le financement et la gestion de ces véhicules. Ce projet est actuellement en phase de test, avec 20 véhicules répartis entre deux Groupements d’Intérêt Économique (GIE), Goxu Mbaac et Hydrobase. Ces véhicules, conçus spécifiquement pour le transport, sont tous dotés d’une licence, d’une carte grise valide et d’une assurance « tous risques ». Le coût par véhicule s’élève à 8 480 000 francs CFA, financé par NSIA Banque, MECTRANS, et le FDTT.
Engagement des transporteurs et responsabilité
Ibrahima Fall, représentant des transporteurs bénéficiaires, a salué cette initiative comme un grand pas en avant pour les professionnels du secteur. Le projet des taxis verts et blancs, comme on les appelle, marque le début d’une nouvelle ère pour le transport à Saint-Louis.
Lors de la cérémonie officielle, Abdou Khadre Dieylani Bâ, adjoint au préfet du département de Saint-Louis, a encouragé les transporteurs à assurer une gestion responsable et durable des véhicules, soulignant l’importance de maintenir ces innovations à long terme pour le bien-être collectif.
Moctar FICOU / VivAfrik
