Le Burkina Faso fait partie désormais des grands pays miniers en Afrique. L’activité minière y a connu un essor considérable depuis les années 2000. Dans le sillage du boom minier, l’or est devenu le premier produit d’exportation devant le coton depuis 2009. Aujourd’hui, le Burkina Faso est considéré comme le quatrième producteur d’or en Afrique, derrière l’Afrique du Sud, le Ghana et le Mali.
Si l’on se fie aux données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), les mines représentent plus de 8 % des recettes de l’Etat burkinabé et contribuent à 12 % au Produit intérieur brute (PIB). De ce point de vue, la poursuite des activités minières participe au bon fonctionnement de l’économie du pays ouest-africain.
Consciente de cette situation, la junte militaire au pouvoir a permis la poursuite des activités des compagnies minières. Mieux, le coup d’Etat annoncé au Burkina Faso le 24 janvier 2022 n’a pas perturbé les opérations minières. C’est ce qu’il faut retenir des communiqués quasiment identiques, publiés entre lundi 24 et mardi 25 janvier 2022 par les compagnies présentes au Burkina Faso.
Les « activités se poursuivent normalement » à la mine d’or Yaramoko, a indiqué le canadien Fortuna Silver Mines dont il est propriétaire. Même son de cloche à la mine d’or Sanbrado de l’australien West African Resources, ainsi que chez le géant aurifère Endeavour Mining.
Au lendemain d’un week-end marqué par des tirs dans la capitale Ouagadougou, la compagnie Endeavour Mining a fait part, lundi 24 janvier 2022 que « ses opérations et ses chaînes d’approvisionnement au Burkina Faso n’ont pas été affectées par la situation politique actuelle ».
Si d’autres compagnies comme Orezone Gold ou Iamgold n’ont pas encore réagi, la situation ne devrait être guère différente de leurs côtés, si on se réfère aux conséquences des coups de force similaires qui ont eu lieu ces derniers mois en Guinée et au Mali, deux autres poids lourds du secteur minier africain.
En raison notamment de la place centrale qu’occupe l’exploitation minière dans les recettes publiques de ces Etats, les nouveaux dirigeants s’empressent souvent de rassurer les investisseurs pour la poursuite normale des activités économiques. Cependant, la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » des frontières aériennes et terrestres annoncée par la junte au pouvoir demeure un sujet d’inquiétude pour l’approvisionnement à moyen et long terme des compagnies, ainsi que pour leurs exportations.
Moctar FICOU / VivAfrik


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