Ce qui était dans l’air est désormais officiel. En effet, la République démocratique du Congo (RDC) a reçu des offres de neuf sociétés qualifiées pour trois blocs de gaz sur le lac Kivu qu’elle a mis aux enchères le 28 juillet 2022. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 12 octobre 2022, le ministère des hydrocarbures.
« Les chances sont donc accordées à toutes les sociétés et aucun acte de corruption ne sera toléré », a assuré le ministre congolais des Hydrocarbures, Didier Budimbu, après le dépouillement des candidatures désormais closes, retransmis en direct par la télévision nationale.
Les offres provenaient toutes de sociétés privées américaines et congolaises, dont Winds Exploration and Production et Symbion Power.
Le ministère congolais des hydrocarbures a renchéri qu’il visait à faire signer des contrats de partage de production d’ici à la fin du mois d’octobre 2022.
Rappelons que l’appel d’offres pour ces trois blocs gaziers avait été lancé fin juillet 2022, en même temps que pour 27 blocs pétroliers. Le dépôt des candidatures pour ces derniers « se poursuit jusqu’au 29 janvier 2023 », a précisé M. Budimbu.
Selon la lecture des procès-verbaux, une dizaine de « sociétés et consortiums » ont répondu à l’appel d’offres pour l’exploitation de trois blocs gaziers du graben du lac Kivu, situé à la frontière entre la RDC et le Rwanda.
La vente aux enchères des trois blocs de gaz dans l’est du pays fait partie d’un cycle d’octroi de licences qui comprenait 27 blocs pétroliers terrestres, dont certains dans les zones de forêt tropicale du Congo.
Suffisant pour le ministre des hydrocarbures d’appeler les soumissionnaires pour les blocs pétroliers à exprimer leur intérêt avant le 29 janvier 2023.
D’une part, « l’exploitation du gaz méthane contenu dans les eaux du lac Kivu, lequel représente un risque permanent d’une catastrophe naturelle, est une exigence sécuritaire pour la population congolaise vivant dans le voisinage direct du lac », a estimé le ministre des Hydrocarbures. D’autre part, elle est « une réponse aux besoins énergétiques des deux grandes provinces de notre pays (que sont) le Nord et le Sud-Kivu », a-t-il ajouté.
D’une manière générale, l’objectif « est de valoriser nos ressources en hydrocarbures en vue du développement économique et social de notre population », a fait valoir le responsable Congolais.
S’adressant aux sociétés candidates, le ministre s’est voulu rassurant quant à la suite du processus qui demeurera « public, transparent, impartial et concurrentiel, en vue d’aboutir à des partenariats gagnant-gagnant dans l’intérêt de toutes les parties ».
La vente aux enchères a suscité des inquiétudes car elle pourrait ouvrir des parties de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde et des tourbières à des forages qui pourraient libérer de grandes quantités de carbone dans l’atmosphère, mettant ainsi en péril les objectifs climatiques visant à maîtriser le réchauffement de la planète.
Le Congo a rejeté les appels à retirer certains des blocs de la vente aux enchères, affirmant que toute exploration et production respectera l’environnement, et qu’il devait exploiter ses ressources. Il espère imiter le Rwanda voisin et utiliser les vastes quantités de gaz méthane accumulées sous le lac pour produire de l’électricité et éviter les explosions mortelles.
Le ministère des hydrocarbures a ajouté que le gaz méthane du lac pourrait être utilisé dans la fabrication d’engrais chimiques pour l’agriculture, comme source de chaleur pour les cimenteries, comme gaz domestique pour la cuisine et comme carburant pour le transport.
Moctar FICOU / VivAfrik


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