« Le changement climatique représente une menace pour le développement durable et entrave les efforts de réduction de la pauvreté en Afrique », c’est ce qu’a affirmé Mamadou Ndong Touré, consultant changement climatique à l’ONG Lumière synergie pour le développement lors de la cérémonie d’ouverture du camp climat de Marlothieu dans les Îles du Saloum organisé par LSD Sénégal du 27 au 29 octobre 2022.
Présentant une communication axée sur thème : « Le changement climatique en Afrique : de la vulnérabilité à la résilience : enjeux, défis et opportunités », l’expert Sénégalais a notifié que le changement climatique engendre la multiplication des épisodes climatiques telles que inondations, les sécheresses, les vagues de chaleur, les vents violents… Les répercutions climatiques sont aussi à l’origine des conséquences catastrophiques notamment l’insécurité alimentaire, la raréfaction de l’accès aux ressources hydriques, la baisse de la productivité agricole, l’appauvrissement de la biodiversité, le déclin de la santé humaine et animale, la dégradation des terres et l’intensification de la déforestation.
D’où la nécessité, selon lui, « d’intégrer les pertes et dommages dans les stratégies de développement afin de combattre efficacement l’impact négatif des changements climatiques sur les conditions de vie des populations ».
Parmi ces populations impactées, l’expert qui cite plusieurs sources concordantes comme le rapport Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Lumière synergie pour le développement (LSD), Innovation environnement développement Afrique (IED Afrique) et la Banque africaine pour le développement (BAD) les femmes sont plus vulnérables aux effets adverses du changement climatique.
Ainsi, soulager les populations impactées, M. Touré a invité la communauté internationale à respecter la barre de + 1,5 °C. Si l’on fie à ses dires, l’usage sans capture de carbone du charbon devrait être totalement stoppé et ceux du pétrole et du gaz réduits de 60 % et 70 %, respectivement, d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2019.
La « quasi-totalité de la production mondiale d’électricité devant provenir de sources zéro ou bas carbone », a encore souligné le consultant en changement climatique ajoutant que tous les secteurs (transports, industrie, agriculture, bâtiments…) doivent également entamer leur mue rapide, de la réduction de la déforestation à la rénovation énergétique des logements, en passant par l’électrification des véhicules.
La transition énergétique, un défi à relever
Mamadou Ndong Touré a fait valoir qu’il faut un « pacte vert pour l’Afrique, pour supprimer les dépendances structurelles, faire grimper le Produit intérieur brut (PIB) de 6,4 % et créer 26 millions d’emplois d’ici à 2050 ». M. Touré précise en outre qu’« il est impératif de permettre aux pays africains, qui ont peu contribué aux émissions historiques de gaz à effet de serre, de se développer, tout en reconnaissant la nécessité de faire face à l’urgence climatique ».
Suffisant pour lui de revendiquer la justice climatique au cœur du plaidoyer politique. Car, en Afrique, les conséquences de la crise climatique sont ressenties par les populations les plus marginalisées de la société, pour qui les dégâts environnementaux aggravent les inégalités économiques et sociales déjà présentes.
C’est pourquoi, a-t-il dit lors de la présentation de sa communication, il est nécessaire de porter le plaidoyer politique pour une meilleure justice climatique. D’où l’engagement des Organisations de la société civile (OSC), dont LSD qui soutient les communautés dans l’information, le renforcement des capacités, la transparence et la redevabilité, les droits, l’appui-conseil, le dépôt des plaintes, les espaces de dialogue…
Aux yeux de l’expert, l’’accès aux financements climatiques est un casse-tête pour l’Afrique malgré l’existence de fonds pour les changements climatiques en Afrique.
Moctar FICOU / VivAfrik


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