Les parlementaires ont profité du vote du budget 2023 du ministère sénégalais de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire pour pointer du doigt les rates de l’agriculture de notre pays mercredi 30 novembre 2022. Parmi ces ratés, il y a l’insuffisance de matériels agricoles, le retard de distribution des engrais, difficultés d’aménagement des terres cultivables…
En effet, la politique agricole du gouvernement a été passée en revue par les parlementaires. Pendant plus de 6 heures, les députés ont examiné les problématiques du secteur. Les paysans s’apprêtent à un bon démarrage de la campagne de commercialisation arachidière. C’est du moins l’assurance donnée par le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, lors de son passage pour défendre le budget de son département arrêté à 2 68 408 535 578 F CFA en autorisation d’engagement et à 187 630 633 780 F CFA en crédits de paiement. Il a aussi apporté des réponses convaincantes aux préoccupations des députés de l’opposition.
Lors des débats généraux, les parlementaires sont revenus sur la problématique des intrants, du matériel agricole et la campagne de commercialisation de l’arachide. Les députés ont sollicité l’évaluation de la distribution des intrants dans le secteur agricole. Sur ce, ils ont demandé leur mise en place à temps utile au profit des ayants droit que sont les agriculteurs. Ils ont ainsi dénoncé la cherté de l’engrais et des semences. Selon eux, cela est dû aux intermédiaires qui sont entre l’Etat et les producteurs. « Il faut régler la question de la distribution des engrais. Il faut enlever dans le circuit les opérateurs économiques qui sont à l’origine des malversations notées dans la distribution des intrants », indique le député Samba Dang.
Selon la députée de l’opposition Mame Diarra Fam, une bonne partie du budget du ministère de l’Agriculture doit être attribuée aux femmes cultivatrices. Elle estime que les cultivateurs ont trop enduré et c’est anormal de vouloir leur exiger de vendre le prix du kilogramme d’arachide à 275 francs seulement. Répondant aux préoccupations relatives au matériel agricole, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rassuré la Représentation nationale en indiquant que des efforts importants ont été consentis par le gouvernement dans la mise en place du matériel agricole. A cet effet, précise-t-il, entre 2012 et 2022, 17 212 unités de matériels attelés, 8 845 motorisés, 64 moissonneuses-batteuses et 200 motoculteurs ont été distribués aux acteurs du monde rural pour un montant global supérieur à 66 milliards de francs. En outre, 53 milliards de francs sont prévus pour l’année 2023 pour le matériel agricole dans le cadre d’un nouveau programme d’équipement et de réalisation d’entrepôts.
Mais sur cette problématique du matériel agricole, les députés ont souligné la faiblesse des quantités distribuées avant de demander davantage de petits matériels, de décortiqueuses, de moissonneuses batteuses. Certains ont dénoncé le fait que souvent ce matériel agricole est affecté à des personnes autres que les agriculteurs qui vont l’utiliser à d’autres fins. Ces manquements notés dans la distribution des intrants et du matériel agricole ont amené le député Guy Marius Sagna à exiger de l’Etat un audit du matériel agricole. « La quantité insignifiante de matériel que vous distribuez est affectée à des businessmen et des opérateurs qui vendent ces matériels en Gambie ou les louent. Ça, c’est de notoriété publique, ils vivent sur le dos des paysans. Ça doit suffire », s’est-il désolé.
Prenant la parole pour défendre le budget de son département, le ministre Aly Ngouille Ndiaye a rappelé la mise en place de 82590 tonnes de semences dont 57932 tonnes certifiées pour la campagne agricole 2022-2023 pour une subvention d’un montant de 14,412 milliards FCFA. Il a indiqué par ailleurs que des efforts considérables ont été également consentis pour le maïs, le riz ainsi que pour les autres espèces.
Moctar FICOU / VivAfrik


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