Le colonel Ibrahima Guèye par ailleurs conservateur de parcs nationaux et spécialiste des zones humides a profité de la célébration de la Journée mondiale des zones humines, jeudi 2 février 2023 pour alerter sur la menace qui guette ces zones humides. A l’en croire, entre 45 et 50 % des zones humides du Sénégal sont en voie de disparition, une statistique correspondant à un niveau de dégradation plus important que la moyenne mondiale qui s’établit à 35 %.
« Quarante pour cent de la biodiversité mondiale se trouve dans les zones humides. Mais ce sont des milieux qui se dégradent de plus en plus. Les zones humides sont en état de dégradation avancée. Elles sont extrêmement menacées. 35% des zones humides disparaissent au niveau mondial. C’est encore pire au Sénégal où le niveau de disparition est estimé entre 45 et 50 % », a-t-il révélé.
« Revitaliser et restaurer les zones humides dégradées » est le thème choisi pour l’édition 2023, lequel vise à insister sur l’importance d’une bonne restauration de ces zones, afin qu’elles puissent être utilisées de manière rationnelle et durable.
Si l’on se fie au colonel Guèye, conseiller technique au ministère sénégalais de l’Environnement et du Développement durable qui s’entretenait avec nos confrères de l’APS, en marge de la Journée mondiale des zones humides, commémorée le 2 février de chaque année, le Sénégal a réussi à faire enregistrer un total de neuf zones humides considérées comme des sites ayant le label Ramsar.
Rappelons que la convention sur les zones humides est plus connue sous le nom de convention de Ramsar, du nom de cette ville iranienne où un traité international a été signé en 1971. Cette convention considérée comme un traité mondial porte sur la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides.
Pour sa part, le Sénégal est l’un des premiers pays africains à avoir ratifié cette convention Ramsar dès 1977.
Poursuivant son intervention, le colonel Ibrahima Guèye a souligné qu’« environ 40% des espèces mondiales vivent ou se reproduisent dans les zones humides qui jouent un rôle important dans l’équilibre de l’écosystème et le développement économique du pays ».
L’expert des zones humides, donnant l’exemple du phénomène des inondations qui menace plusieurs villes dont la capitale sénégalaise a regretté le fait que « ce sont des milieux particuliers qui offrent énormément de services (…) mais ils sont très menacés ».
A ses yeux, Dakar « dispose de zones humides naturelles tout au long des Niayes, les quartiers Hann et Maristes et tant d’autres sites humides. Mais ils sont surchargés par une rangée de construction à usage d’habitation. Cela provoque des phénomènes comme les inondations ».
Evoquant les opérations d’exploitation pétrolière et gazière annoncées au Sénégal, le colonel Guèye a préconisé des « mesures adéquates » pour atténuer les effets de ces activités sur l’écosystème et les zones humides.
Moctar FICOU / VivAfrik


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