Baisse des prix de l’anacarde en Côte d’Ivoire, les exportateurs sur le banc des accusés

Sale temps pour les producteurs d’anacardes en Côte d’Ivoire. En effet, le pays connaît une baisse de la commercialisation du produit dont il est le premier producteur mondial. Les responsables de cette chute drastique sont principalement les exportateurs. « Nous enregistrons 429 818 tonnes contre 553 749 tonnes, à la même période en 2015 soit une baisse de 123 931 tonnes (-22%) par rapport à la campagne dernière », a d’abord informé le Conseil du coton et de l’anacarde.

Pire, s’inquiète-t-on 333 contrats d’exportation (d’un volume de 436 361 tonnes) avaient été enregistrés le 06 mai 2015, alors qu’à la même date cette année, seulement 319 contrats (d’un volume de 279 990 tonnes) ont été  enregistrés. Cette situation s’explique selon Ecofin par le retrait des financements des exportateurs sur le terrain, en raison de la mauvaise qualité des produits disponibles dont ils se sont plaints. Pour s’assurer d’un certain niveau de qualité, ces exportateurs ont mis en place une nouvelle procédure d’accès des camions des producteurs à leurs entrepôts. Celle-ci commence par le prélèvement d’échantillons qui sont ensuite analysés. Les camions transportant des noix affichant un Kor (Kernal output ratio) inférieur à 44 et des taux d’humidités élevées ne sont pas acceptés dans les entrepôts. Ces deux dernières semaines, l’accès aux entrepôts a été refusé à plus de 200 camions. Cette situation a semé la panique au sein des producteurs qui se sont empressés d’écouler leurs stocks à bas prix. Cette semaine, les prix bord champ sont passés de 600-625 FCFA/Kg à 450-550 FCFA/Kg.

Pour le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, c’était exactement le but visé par les nouvelles mesures de contrôle mises en place par les exportateurs. « L’Association des exportateurs de Côte d’Ivoire essaye d’organiser un cartel, non seulement pour imposer un prix mais également inciter ses membres à retirer les financements dans la filière pour faire chuter les prix. Le prix de l’amande de cajou a nettement augmenté, contrairement aux deux années précédentes. On ne peut pas comprendre en Côte d’Ivoire qu’il y’ait une baisse du prix aux producteurs, si ce n’est le fait d’un accord tacite entre des exportateurs », se plaint  Malamine Sanogo au journal télévisé de la RTI 1. Une réunion entre les exportateurs et le Conseil du coton et de l’anacarde est prévue, le vendredi prochain, dans le but de régler la situation.

Moctar FICOU / VivAfrik


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