Le conseiller technique du ministre Sénégalais de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire (MAERSA) par ailleurs expert en stratégies agricoles, Boubacar Dramé, qui a présidé l’atelier national DISSEM-INN sur la contribution des projets DeSIRA au Système national d’innovation agricole sénégalais (SNIA) a indiqué que « ces initiatives interviennent dans un contexte de mise en œuvre de la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire (SNSA) et que nous sommes persuadés que la recherche agricole contribuera significativement à l’atteinte des objectifs de la SNSA à l’instar des autres structures du système national d’innovation agricole sénégalais ».
L’atelier organisé par le projet DISSEM-INN, à l’initiative du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), fait partie des trois ateliers nationaux d’appui à des actions de plaidoyers dans trois pays du Sahel à savoir le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal.
Rappelons que les projets DeSIRA sont des projets de recherche-action financés par l’Union européenne (UE) qui développe des innovations sur les systèmes agricoles et alimentaires pour les rendre plus durables et mieux adaptés aux changements climatiques, chacun dans un domaine spécifique. Sur les neuf DeSIRA mis en œuvre dans six pays du Sahel (Bénin, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Sénégal), l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) en coordonne un, le projet CASSECS et intervient dans quatre autres : ABEE, BIOSTAR, FAIR Sahel et Santés & Territoires.
Le représentant du ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, qui s’exprimait ce 20 juin 2023 à Dakar lors de cet atelier a renchéri que « nous attendons donc naturellement que la production de connaissances transversales générées par le projet DISSEM-INN contribuera ainsi à l’atteinte des objectifs de la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire ».
Il a également rappelé les objectifs de la Stratégie nationale de la souveraineté alimentaire notamment : assurer aux populations une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable ; développer une meilleure résilience face aux divers aléas et impulser un développement économique et social à l’horizon 2035.
De l’avis du responsable Sénégalais, pour arriver à cet objectif, la SNSA est déclinée à travers les orientations stratégiques suivantes à savoir augmenter durablement la disponibilité d’aliments en quantité et en qualité suffisantes, promouvoir l’accessibilité physique et économique d’une alimentation diversifiée et nutritive aux populations, renforcer le financement, les services de recherches/développement et de conseil et renforcer enfin le cadre institutionnel.
A en croire M. Dramé, le département de l’Agriculture accorde une attention particulière au développement d’innovations sur les systèmes agricoles et alimentaires durables et mieux adaptés au changement climatique.
A cet effet, il est important pour le MAERSA de participer à cette réflexion nationale sur la contribution des projets DeSIRA au système national d’innovation agricole dans la mesure où, en tant qu’instance de l’Etat au service du développement rural, il est en charge d’appuyer ce système notamment pour en diffuser les innovations. Il en constitue également un acteur majeur puisqu’il met en œuvre la politique de recherche agricole du pays via son organisme mandaté à cet effet, l’ISRA.
Pour sa part, le directeur général de l’ISRA, le Dr Momar Talla Seck, a estimé qu’« il est important pour l’ISRA de participer à cette réflexion nationale sur la contribution des projets DeSIRA au Système national d’innovation agricole dans la mesure où, en tant qu’institut étatique mandaté pour la recherche agricole, nous constituons l’élément central ».
A ses yeux, ces projets, mis en œuvre en commun avec le CIRAD témoignent d’un partenariat riche et fécond entre les instituts du nord et du sud à l’image de beaucoup d’autres initiatives comme le TSARA (Ndlr : Transformer les systèmes alimentaires et l’agriculture par une recherche en partenariat avec l’Afrique) qui regorge 19 partenaires de 11 pays en plus du Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS).
Cette initiative vise à « stimuler un portefeuille de projets de recherche, de formation et d’innovation originaux, co-construits entre institutions africaines et français », a laissé entendre le Dr Momar Talla Seck qui annonce qu’en janvier 2024, le Sénégal va accueillir la deuxième assemblée générale du TSARA après la première organisée en Afrique du Sud.
Moctar FICOU / VivAfrik


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