Le problème de la sécurité alimentaire se pose avec acuité en Afrique. Suffisant pour l’ONU d’afficher ce lundi son inquiétude sur la situation alimentaire au Zimbabwe, touché par une grave sécheresse, estimant que le pays a besoin de 290 millions de dollars pour nourrir jusqu’à 4,5 millions de personnes d’ici les prochaines récoltes.
S’exprimant dans les colonnes du journal portalangop.co.ao, le directeur du Programme alimentaire mondial (Pam) pour le pays, Eddie Rowe a estimé à l’occasion d’une conférence de presse à Harare que « les prévisions générales sur la situation alimentaire au Zimbabwe jusqu’en mars 2017 sont sombres ». En effet, selon le Pam, jusqu’à 4,5 millions de Zimbabwéens auront besoin d’une aide alimentaire d’ici mars 2017, en raison de la sécheresse qui touche principalement le sud du pays. « Les pluies de mars-avril ont légèrement amélioré la situation, mais pour la plupart (des habitants) il était trop tard pour sauver les récoltes. Et plusieurs districts sentent encore les brûlures d’El Nino » a ajouté Eddie Rowe, faisant référence à ce courant chaud équatorial du Pacifique qui aggrave la sécheresse en Afrique australe.
Bishow Parajuli, le représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) dans le pays, quant à lui, laisse entendre que ce chiffre devrait augmenter dans les prochains mois étant donné que les plans d’aide sont « loin d’être complètement financés ». « Sur les 360 millions de dollars (316 millions d’euros) nécessaires dans le plan de réponse, seuls 70 millions ont été reçus », a précisé M. Parajuli. « Selon nos prévisions, le nombre de personnes en insécurité alimentaire va fluctuer de 30% à 49% de la population rurale -soit 4,5 millions de personnes-» avant les prochaines récoltes de mars 2017, a-t-il encore mis en garde.
Pour le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, « 6.000 enfants ont abandonné l’école dans la province du Matabeleland Nord (ouest du pays) à cause de la famine ou de la nécessité d’aller aider leur famille dans les fermes » Concluant que « les enfants ne vont plus à l’école, ils se réveillent au milieu de la nuit pour aller chercher de l’eau potable ».
Moctar FICOU / VivAfrik


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