Soucieux d’accroitre la productivité dans le contexte de promotion du développement durable, le gouvernement du Sénégal a signé un partenariat avec l’Institut mondial de la croissance verte (Gggi) dans un certain nombre de domaines dont celui des énergies renouvelables à usage productif. Toutefois, au Sénégal, une étude a révélé beaucoup de contraintes qui empêchent le décollage de ce secteur a-t-on appris de sources sûres.
L’Institut mondial pour la croissance verte ou Global green growth institute en anglais (Gggi) a identifié trois principales contraintes qui entravent le développement du secteur des énergies renouvelables à usage productif au Sénégal. La première, selon Francis Nzakou, analyste des questions d’énergies renouvelables dans cet institut, « est qu’il y a énormément d’acteurs dans le secteur des énergies renouvelables à usage productif en zones rurales ». La deuxième contrainte est d’ordre réglementaire. « Le fait d’avoir des difficultés pour s’installer comme producteurs indépendants d’énergies en zone rurale est un problème. L’Etat du Sénégal a divisé le pays en 12 concessions, dont chacune est attribuée suite à un appel d’offres », a expliqué M. Nzakou. La troisième contrainte, a-t-il poursuivi, a trait au Système d’informations énergétiques. « Le Sénégal a un système d’informations énergétiques, mais il ne fournit pas des données holistiques dans le secteur », a souligné le spécialiste, tout en précisant qu’il existe d’autres contraintes, mais ces trois sont les plus saillantes. L’étude a été présentée à l’occasion d’un atelier sur « la revue de l’analyse des contraintes en matière de politique et opportunités stratégiques pour améliorer le développement des énergies renouvelables à usage productif ». A la différence des énergies renouvelables de manière générale, celles à usage productif sont utilisées pour avoir des revenus. C’est le cas de l’irrigation, du pompage, etc.
Au vu de ces contraintes, des recommandations ont été formulées pour le développement de ces énergies renouvelables à usage productif. « Il faut mettre ensemble tous les acteurs qui interviennent dans le domaine, qu’il s’agisse des acteurs gouvernementales, de l’Agence nationale des énergies renouvelables, de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), des Ong etc. », a préconisé M. Nzakou. Il faut aussi, a-t-il ajouté, mettre en œuvre un système d’informations énergétiques spécifiquement dédié aux énergies renouvelables où celles à usage productif joueraient un rôle prépondérant. « Dans ce système, il faudrait des analyses sur les mécanismes financiers qui existent et sur l’impact des énergies renouvelables sur l’économie nationale », a-t-il estimé.