JME 2017 : Une autre baie de Hann en perspective au Sénégal, l’environnement, « we don’t care ? »

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Le canal vu du quartier

« La Journée mondiale de l’environnement est la journée la plus importante célébrée par les Nations Unies. Elle vise à encourager la sensibilisation et l’action mondiale en faveur de la protection de notre environnement. Depuis son lancement en 1974, elle est devenue une plate-forme mondiale de sensibilisation du public et est largement célébrée dans plus de 100 pays, le Sénégal n’y déroge pas.

Une journée pour tous

Par-dessus tout, la Journée mondiale de l’environnement est une « journée pour tous », le but étant de réaliser une action pour prendre soin de la Terre ou devenir un agent du changement. Cette action peut être une initiative locale, nationale ou internationale, individuelle ou collective, chacun est libre de choisir. ».

Alerter

Chacun est libre de choisir comment contribuer à la préservation de notre environnement. J’ai choisi d’alerter même si la fonction de sentinelle est très délicate car passive. Elle ne fait que montrer du doigt le problème.

Des attitudes aux antipodes de la protection de l’environnement, nous en croisons tous les jours sur nos chemins. La claire conscience de la protection de l’environnement n’est pas pour nous, « we don’t care ».

Nous vivons tous, sous nos fenêtres, le drame écologique causé par la pollution de la baie de HANN. Des moyens énormes sont entrain d’être déployés pour lui redonner son lustre d’antan.

On se souvient encore de la longue lutte de la population de Yoff contre le canal d’un projet Etatique qui devait jeter les effluents de la ville dans la mer et bien sûr sans traitement. Cela  a passionné les débats et a fait couler beaucoup d’encre et de salives. Et pourtant les mêmes pratiques continuent de voir le jour sous nos cieux.

Hier en me promenant sur la plage de Thiaroye Azur, juste au niveau du quartier de Bagdad, je tombe sur une canalisation en construction ; canal  qui, dans les jours à venir, va déverser ses effluents sans aucun respect des normes environnementales de rejets de produits liquides dans le milieu récepteur.

Y-a-t-il eu autorisation de faire de telles infrastructures sans prendre le minimum de garantie sur la protection de l’environnement ?

Quid des études d’impact environnementaux dont on nous bassine à longueur de projet ?

Qui a pris une telle décision ?

Qui ?

Aucun panneau de chantier pour situer les responsabilités, juste un canal , un chantier …….anonyme.

Les conséquences de telles actions, nous les connaissons.  Juste à coté de ce nouveau canal, les dégâts d’un autre plus petit son bien visibles. C’est à croire que le mal va être exponentiel ; très vite la belle plage de sable fin va disparaître mais au profit de qui ? Une autre baie de Hann en perspective.

On va crier avec les loups pour la protection de l’environnement, on ira fêter jusqu’à  Tambacounda la journée de l’environnement avec beaucoup de folklore, pendant ce temps ceux qui construisent ce canal vont continuer leur sale besogne ils vont détruire notre belle plage.

Le deuil de notre environnement devrait on célébrer en montant un piquet devant cet ouvrage, comme on sait faire le temps d’un enterrement.  Attirer l’attention de tous et arrêter tout de suite   ces travaux qui ne respectent aucune norme environnementale.  Seul l’intérêt des promoteurs est sauf et pour combien de temps.

Pourtant, cette plage attire des centaines et des centaines de jeunes venant de Diamaguene, Sicap Mbao, Fass Mbao, Thiaroye Azur etc… au delà du risque environnemental, c’est un vrai péril sanitaire auquel on va assister si on y prend garde. Un problème de santé public en somme.

Cette plage est le lieu de pratique sportive de beaucoup de monde y compris des écuries de sport mais on s’en fout, « we don’t care », la gestion de l’environnement ce n’est pas pour nous.

Alors on va continuer à crier haut et fort sur tous les toits de la terre qu’il faut protéger notre environnement, que le changement climatique est déjà là. Les conséquences, on les vit tous les jours : Rufisque a perdu pas mal de côte, Saint Louis est entrain de disparaître, Sally n’est plus une station balnéaire faute de plage. N’empêche on va aussi continuer de jeter dans la rue nos petits gobelets de café, nous mettrons nos emplettes dans des sacs plastiques, nous continuerons à déposer plus de 2000 tonnes de déchets par jour à Mbeubeuss, et le chantier de ce canal va  continuer. Faut croire que l’environnement des uns n’est pas le même que celui des autres ? Pourtant nous vivons sur la même terre. Alors ayons un petit geste pour notre planète, « changeons de système, ne changeons pas le climat ».

Dr Mouhamadou Lamine NDIAYE
Directeur Général de THECOGAS
www.compagnie3e.com

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