Une cérémonie de planting d’arbres couplés avec le lancement de la campagne de reboisement 2017 organisée par la SODEFOR et une entreprise de téléphonie mobile a eu lieu le jeudi 8 juin dans la forêt classée d’Anguédénou dans le village d’Alokoi situé à environ cinq kilomètres d’Abidjan sur l’autoroute du nord. Elle était présidée par le ministre des Eaux et forêts qui était accompagné pour la circonstance de son collègue des Ressources Animales et Halieutiques, renseigne koaci.com.
Le Général Issa Coulibaly avait à l’occasion de cette cérémonie affirmé que la forêt ivoirienne, est malade parce que le développement de la Côte d’Ivoire basé depuis la colonisation, principalement sur l’expansion des activités agricoles, a entrainé aujourd’hui la disparition quasi-totale de sa couverture forestière, surtout avec les nouveaux fléaux que constituent l’orpaillage licite et illicite, sans oublier l’élevage transhumant. Selon lui, la situation a tellement empiré avec la décennie de crise que le pays cherche à traverser et qu’à ce jour, la Côte d’Ivoire est classée en tête des pays africains avec un taux de déforestation oscillant entre 5 et 10% selon les sources.
Le ministre des Eaux et forêts avait pour sa part indiqué que les estimations des superficies forestières restantes, avoisinent à peine les 2 millions d’hectares selon la FAO en 2014, soit 6% du territoire national. Devant les conséquences de cette situation très sombre de l’environnement forestier, la Côte d’Ivoire a pris conscience en prenant l’engagement de réduire les effets néfastes des changements climatiques de 28% d’ici à 2030. La Côte d’Ivoire a adhéré au mécanisme REDD+ qui se propose de rémunérer les pays en voie de développement pour leurs efforts de réduction de la déforestation et de la dégradation forestière.
Pour Issa Coulibaly, l’atteinte de tous ces objectifs ne peut se faire qu’à travers des efforts d’arrêt des nouveaux défrichements, et surtout de reforestation. Tout en saluant le soutien de l’opérateur de téléphonie mobile, le général a lancé un appel vibrant aux nombreuses autres entreprises du pays, notamment les Agro-industriels, les miniers, les pétroliers etc. dont les activités ont le plus d’impacts négatifs sur l’environnement, les banques et les partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux, à lui emboiter le pas pour aider la Côte d’Ivoire à recouvrer d’ici à l’an 2030, les 20% de sa couverture forestière, taux nécessaire pour conserver une bonne biodiversité et un climat favorable au développement agricole, pilier de son développement économique. Le ministre des Eaux et forêts avait lancé officiellement la campagne de reboisement 2017 déclarant que c’est une opportunité pour tous et pour chacun d’avoir une pensée particulière à l’endroit de la mère nature qui soutient la vie sur terre à travers tout ce qu’elle donne pour la survie. «Planter un arbre à cette occasion, constitue un acte noble à son endroit qui consiste à lui ajouter quelque chose,» a-t-il ajouté. Issa Coulibaly a enfin invité les populations à planter un arbre cette année et dans les années à venir, afin d’apporter leur contribution à la lutte contre les changements et réchauffement climatiques qui constituent un danger permanent qui menace l’avenir de l’humanité.
Le directeur général de la SODEFOR, Mamadou Sangaré avait annoncé que la Société a mis en œuvre un plan de reboisement qui permettra de revenir à un rythme de 10 000 hectares par an d’ici à 2020 et d’atteindre l’objectif de 35 000 hectares par an dès 2025, si les conditions le permettent. Il a rappelé que la convention de reboisement avec son partenaire constitue en réalité tout un programme pilote de 40 hectares répartis dans six forêts classées situées dans des centres de gestion différents. Il s’agit de la FC Béki dans le centre de gestion d’Abengourou, de la FC Bamoro dans le centre de gestion de Bouaké, de la FC Pallakas dans le centre de gestion de Korhogo, de la FC Sangouiné dans le centre de gestion de Man, de la FC Rapides-Grah dans le centre de gestion de Sna-Pedro et de la FC Anguédédou dans le centre de gestion d’Abidjan. Le site de la forêt classée de l’Anguédédou est particulièrement vulnérable comme l’a indiqué le directeur malgré son caractère périurbain en raison des menaces liées à l’urbanisation galopante autour d’Abidjan, à la surpopulation et à la pollution. Mamadou Sangaré a évoqué enfin la situation de cette forêt classée en raison de l’importance de son potentiel écologique.
Selon lui, elle sert de zone tampon au parc national du Banco et joue un rôle éminent de protection de la nappe aquifère principale qui selon les spécialistes de la gestion intégrée des ressources en eau, pourvoit à 70% des besoins en eau potable de la ville d’Abidjan.
Moctar FICOU / VivAfrik


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