Accord de Paris sur le climat : Après l’indignation, moins de déclarations et plus d’actions

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La célébration de la journée mondiale de l’environnement le 5 juin est marquée par la déclaration du Président Américain sur la non application de l’accord de Paris issu de la COP 21.

Depuis, son allocution, on assiste à une multiplication d’interventions, souvent à la télévision pour bien montrer l’émotion.

On dirait un concours à la petite phrase, la plus en phase avec l’opinion nationale et internationale.

Dans cette course au leadership diplomatique sur la question climatique, des ennemis deviennent amis et les amis ennemis.

Alors qu’ils ne respectent pas leurs engagements en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, tous se sont trouvés un bouc émissaire pour que leurs liens se resserrent.

Ainsi le Président Américain Donald TRUMP est devenu le meilleur ennemi des nouveaux amis du climat.

Son principal tort est d’avoir respecté une promesse de sa campagne électorale.

L’idéal serait l’inverse mais malgré nos critiques qu’attendons-nous des politiques ?

Au-delà des déclarations politiques, dont la sensibilité écologique de certains date de l’allocution du Président Américain, la pression médiatique devrait se tourner vers les réalisations.

Depuis la signature de l’Accord de Paris, quels sont les actions et décisions prises pour une réduction effective des émissions de gaz à effet de serre qui atteignent un record ?

Au lieu d’agir concrètement pour les générations actuelles et futures, on préfère les postures parfois pas loin de l’imposture.

En effet, plusieurs grands patrons américains, y compris les pétroliers sont devenus des militants écologistes au point de défier leur président. Il faudra voir pour croire.

Au-delà de la communication, la réalisation d’un bilan carbone suivie de la mise en œuvre des préconisations et la compensation des émissions résiduelles reste la meilleure action pour le climat.

Mais avec la reprise de l’économie après la crise, très peu d’entreprises sont engagées dans une transformation profonde de leur business model vers une économie sobre en carbone.

Après la virulence de leurs critiques, on espère que les politiques occidentaux vont transférer le plus rapidement possible compte-tenu de l’urgence climatique, les 100 milliards de dollars nécessaires pour le fonds vert.

En pratique, l’argent permettra aux pays en développement de financer en partie l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.

Mais comme il est peu probable que les occidentaux le fassent, la finance carbone prendra encore du temps pour se mettre en place.

Le retrait américain et l’absence de mobilisation autour du fonds vert mettent en lumière le caractère non contraignant de l’Accord de Paris dont nous étions l’un des rares à pointer cette faiblesse à l’époque de l’euphorie médiatique et diplomatique autour de la COP 21. Voir article.

En matière de lutte contre la pollution, les actions sont plus pertinentes que les déclarations.

L’indignation contre la position américaine c’est bien mais la réalisation des promesses environnementales c’est mieux.

Du citoyen lambda, aux leaders politiques en passant par les dirigeants d’entreprises, pour la lutte efficace contre la pollution, moins de déclarations et plus d’actions.

Thierry TENE, Associé et Directeur de l’Institut Afrique RSE

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