L’agriculture, à elle seule, se révèle inefficace pour éradiquer la faim dans le monde. Autrement dit, contrairement à une idée bien répandue, l’agriculture est loin d’être le seul levier à actionner pour éradiquer la faim, et chaque région n’a pas à produire ce qu’elle va consommer. C’est ce qui ressort de la semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest du 4 au 6 décembre 2017 au Bénin, un rendez-vous annuel consacré aux questions liées à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
« Assurer la sécurité alimentaire, c’est permettre à chaque terroir de développer son potentiel qui lui permette de gagner des revenus avec lesquels le terroir peut se nourrir ; s’il n’a pas un potentiel agricole important. L’agroforesterie, ou bien l’écotourisme, par exemple, c’est un meilleur usage des ressources des terroirs, plutôt que de les obliger à faire des céréales qu’ils pourraient importer d’autres zones », explique Nango Dembélé, ministre malien de l’Agriculture. S’interrogeant s’il faut revoir l’approche puisque, depuis des décennies, des programmes nationaux et des projets sont financés par les bailleurs mais la faim résiste toujours. Ce changement d’approche passera entre autre par la réhabilitation des infrastructures routières afin de faciliter les mouvements des populations surtout dans les zones frontalières. Preuve que les questions alimentaires concernent tous les secteurs. « Je pose la question : comment moi, ministère des Finances, je peux décider si investir dans des filets sociaux, qui coûtent chers pour le budget, ou bien s’il faut mettre l’argent dans la construction d’une route qui permettrait de connecter une zone rurale », s’interroge Vito Cistulli de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Moctar FICOU / VivAfrik


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