La Fondation internationale de lutte contre le braconnage (Iapf), initie une équipe composée des femmes à la protection des terres et les animaux qui y vivent.
Par ce programme de formation des femmes zimbabwéennes, en particulier celles de la communauté Akashinga, la Fondation internationale de lutte contre le braconnage voit une «alternative» aux «solutions occidentalo-centrées» de la lutte contre le braconnage, souvent basées sur un paradigme militaire, et surtout, réservées aux hommes. Si l’on se fie au site d’information de l’Iapf, dans la communauté Akashinga, seules les femmes sont acceptées à ce service et pas n’importe lesquelles. « La sélection est ouverte exclusivement aux mères célibataires sans emploi, aux épouses abandonnées, aux travailleuses du sexe, aux victimes d’abus sexuels ou physiques, aux femmes de braconneurs emprisonnés, aux veuves et aux orphelines », peut-on lire dans le site. La Fondation entend donc à la fois redonner du pouvoir à ces femmes marginalisées, et les garantir la protection des terres sur lesquelles elles et leurs familles vivent. Ces femmes reçoivent le même entraînement que les hommes rangers, et devraient, d’ici 2030, être 2.000 à veiller au respect de la biodiversité en Afrique.
Et l’Iapf de préciser que « le braconnage a été une source de sécurité et de revenus à travers l’Afrique durant des dizaines d’années ». S’il semble nécessaire de lutter contre ce phénomène, il urge d’accompagner les pionnières de cette transition. En intégrant des femmes issues de zones rurales dans son programme de protection de la nature, l’Iapf prépare de manière plus saine cette reconversion, en ne laissant pas les habitants à l’écart. Pourquoi faire appel à des femmes en particulier ? «Dans les zones rurales de l’Afrique, une femme avec un salaire investit dans sa famille trois fois plus qu’un homme», constate la Fondation. Et selon Damien Mander, à la tête de l’Iapf, « les femmes disposent d’une certaine ténacité ». « Une résilience calme que je ne m’explique pas […] Ce que je sais, c’est que ça marche, et ces femmes, sélectionnées avec soin et bien entraînées, ont la fougue nécessaire pour changer l’avenir de la conservation pour toujours», conclut-il.
Moctar FICOU / VivAfrik