COP24 : Bangkok accueille un atelier de négociations sur le climat

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La communauté internationale se penche sur une session intermédiaire de négociations pour la mise en œuvre du pacte de 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ouverte mardi 4 septembre 2018 à Bangkok, la capitale de la Thaïlande en préparation de la COP24 prévue en décembre prochain en Pologne.

Ainsi, la session intermédiaire de négociations sur le climat initiée à trois mois de la COP24 en Pologne vise à donner vie à l’accord de Paris, marquée par une manifestation critiquant la responsabilité des « pays riches », notamment de Washington.

« Nous organisons cette session à Bangkok parce que nous n’avançons pas aussi vite que nous le pourrions », a critiqué le Polonais Michal Kurtyka, président de la COP24 lors de la cérémonie d’ouverture, évoquant les signes de surchauffe de la planète.

« Nous savons tous que le temps nous est compté » et « la crédibilité du processus lui-même est dans la balance », a-t-il ajouté, alors que les délégués doivent avancer sur des règles détaillées d’application de l’accord de Paris au risque de le voir devenir lettre morte.

Ces tensions entre pays ont conduit à la paralysie cet été du Fonds vert pour le climat de l’ONU, déjà affecté par l’arrêt de la contribution des Etats-Unis décidé par Donald Trump.

Lors de la précédente réunion préparatoire tenue à Bonn (Allemagne), du 30 avril au 10 mai dernier, il a été décidé d’organiser une nouvelle réunion intermédiaire à Bangkok. Il s’agit de préparer le texte qui servira de base aux prochaines négociations en Pologne.

Les quelque 190 États participants ont jusqu’à la fin de l’année et la 24e Conférence climat de l’ONU en décembre à Katowice pour finaliser les règles de mise en œuvre du pacte de 2015, qui vise à contenir le réchauffement mondial sous les 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle.

Des militants écologistes ont manifesté mardi matin devant le bâtiment où se tenait la réunion, pour souligner le fait que « les pays riches, au premier rang desquels les Etats-Unis, sont largement responsables » du changement climatique, mais « échappent à leurs responsabilités ». L’accord prévoit une aide annuelle de 100 milliards de dollars d’ici à 2020 pour les pays pauvres.

« Nous travaillons contre la montre… Mettons-nous au travail avec le sens de l’urgence exigé par la situation », a insisté de son côté Patricia Espinosa, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc).

Un défi de taille attend les négociateurs à Bangkok et à Katowice: que les pays augmentent leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Les engagements actuels conduiraient à une hausse de la température moyenne mondiale de plus de 3°C par rapport à l’ère préindustrielle. Le thermomètre a augmenté de 1°C jusqu’à présent.

Un rapport présenté à l’occasion de ce conclave indique que la métropole Bangkok sera l’une des premières cités à pâtir des changements climatiques à moyen terme.

Bangkok, construite sur des terres autrefois marécageuses à environ 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mer, devrait être l’une des zones urbaines les plus touchées au monde par les changements climatiques, ont indiqué des experts en marge de cette réunion préparatoire.

Près de 40 pour cent de la superficie de Bangkok sera inondée dès 2030 en raison des précipitations extrêmes de plus en plus diluviennes et des divers effets des changements climatiques, selon le rapport élaboré en partenariat avec la Banque Mondiale.

Les mers du golfe aux alentours de la Thaïlande augmentent de quatre millimètres par an au-dessus de la moyenne mondiale, selon le rapport.

Moctar FICOU / VivAfrik

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