La ville de Bir Challouf située dans le governorat de Nabeul dans le nord-est de la Tunisie a été victime de la furie des inondations le 23 septembre 2018, détruisant un pont sis dans la ville. Dans la région du Cap Bon, particulièrement touchée par des pluies diluviennes, samedi 22 septembre dernier, quatre personnes sont mortes.
Sur la route de Korbous, dans le gouvernorat de Nabeul, de nombreuses routes sont encore inondées ce dimanche 30 septembre passé. Les autres, praticables, portent les cicatrices causées par les torrents de boues passés là. Il est tombé en certains endroits plus de 220 millimètres d’eau en à peine trois heures, un record. Partout, l’eau est montée.
Dans le centre-ville de Beni Khaled, Ahmed Mekliti a dû sauver le stock de son magasin de téléphonie. Il était en train de surveiller sa boutique quand l’eau a envahi « tous les magasins. La pharmacie, la boutique de mon voisin, la boutique en face… ». Il n’avait pas vu ça « depuis 1983 ».
La police, l’armée et la protection civile ont été envoyées en renfort pour aider les populations touchées. Adel dirige plusieurs fermes dans la région et désigne sans hésiter les premiers responsables de ces inondations : les rivières mal entretenues qui quadrillent la campagne. « Les oueds, ici, ils sont obturés par les arbres cassés et les impuretés des usines », raconte-t-il. Mais pas de quoi se laisser abattre : « C’est la vie, ça continue, c’est la Tunisie ».
Pourtant plus loin, près de Soliman, la colère gronde. Des habitants excédés par l’absence d’aide des autorités ont décidé de protester en bloquant les routes praticables avec des pneus enflammés.
Le Premier ministre s’est rendu dans les régions touchées pour annoncer des mesures exceptionnelles d’indemnisation des sinistrés, à commencer par les familles et les agriculteurs.
Moctar FICOU / VivAfrik