L’opposition de la République du Congo, sous la houlette de Pascal Tsaty Mabiala n’est pas totalement rassurée de l’annonce de la découverte du premier gisement pétrolier onshore du pays. Elle a exprimé, lors d’une conférence de presse tenue mercredi 28 août 2019, ses inquiétudes sur cette « annonce précipitée alors que les études techniques de confirmation ne sont pas encore achevées ». Ces inquiétudes font suite à la présentation des caractéristiques de ce nouveau gisement.
A noter que le 10 août dernier à Oyo, la Société africaine de recherche pétrolière et distribution (SARPD-Oil) et Petroleum exploration and production Africa (PEPA), ont annoncé la découverte du « Delta de la Cuvette », un gisement de 9 392 mètres carrés dans cette région du nord du Congo.
Cette annonce a précipité la réaction du président Denis Sassou-Nguesso, originaire de cette même région. Il s’était réjoui de cette découverte qui devrait permettre, selon lui, à terme de quadrupler la production du pays, troisième producteur africain de pétrole. Selon les études de prospection, le gisement devrait produire 983 000 barils par jour.
Une précipitation qui pourrait aboutir, selon Pascal Tsaty Mabiala, à un camouflet comme celui enregistré par le dirigeant congolais lors d’une visite aux États-Unis en 2016. Référence à ce rendez-vous annoncé entre le Denis Sassou-Nguesso et Donald Trump qui n’avait finalement pas eu lieu. « Le président de la République ne semble pas avoir tiré les leçons de la honte essuyée aux États-Unis suite au camouflet diplomatique subi après que le président Donald Trump eut refusé de le recevoir, a-t-il rappelé. Ici encore nous ne sommes pas à l’abri d’une telle déconvenue tant que certaines questions sur ce gisement demeurent sans réponse ».
Le 18 août passé déjà, la branche congolaise de la coalition d’ONG Publiez ce que vous payez (PCQVP) s’était interrogée sur la fiabilité des données concernant ce gisement. « Cette annonce paraît pour le moins intrigante », avait estimé PCQVP, qui milite pour la transparence dans les industries extractives.
Moctar FICOU / VivAfrik