En 2018, le chercheur kényan Anyang’ Nyong’o avait lancé un message d’alarme. Dans 50 ans, si la pollution n’est pas contrôlée, le lac Victoria pourrait être vidé de sa biodiversité. Dans le quartier de Ggaba, en périphérie de la capitale Kampala, les habitants peinent déjà à vivre uniquement de la pêche. Debout sur son bateau, Mohamed Tambura sort lentement son filet de pêche de l’eau. Si quelques algues sont restées coincées entre les ficelles, aucun poisson ne remonte à la surface. « On a laissé le filet toute la nuit, et ce matin, quand on est revenu, aucun poisson, rien. Il y a de moins en moins de poissons dans le lac, c’est de plus en plus dur de pêcher assez pour s’en sortir », se désole-t-il. La baisse du nombre de poissons dans le lac Victoria, Mohamed l’observe depuis quelques années déjà. Vivre uniquement de la pêche est devenu presque impossible pour lui, il doit donc trouver d’autres activités pour s’en sortir. « Quand la pêche devient vraiment difficile, chez nous, on cultive nos terres, on vend du poulet, du bétail, pour pouvoir gagner assez d’argent et nourrir notre famille », ajoute Mohamed. Sur le marché du quartier de Ggaba, au bord du lac Victoria, beaucoup de pêcheurs font grise mine. Les prises se font de plus en plus rares pour Tom Washega, qui travaille ici depuis près de 30 ans. Il regrette de voir de plus en plus de bidons, sacs, bouteilles flotter partout sur le lac, et dans lesquels beaucoup de poissons meurent, pris au piège. « Quand on sort les filets de l’eau, qu’ils sont très lourds, on pense qu’on a attrapé beaucoup de poissons. Mais on se rend vite compte que le filet est rempli de bouteilles et de sacs plastiques. De toute façon, quand il y a trop de pollution, les poissons ne restent pas. Ils vont dans les zones où il y a le plus d’oxygène dans l’eau », dit-il. Tom doit maintenant s’éloigner toujours plus de Kampala pour pêcher, faute de poissons aux abords de la ville. Un phénomène que Peter Soreja, pêcheur lui aussi, observe également, mais qu’il n’attribue pas simplement à la pollution. « Quand on voit les filets de pêche illégaux, ils récupèrent tous les poissons, même les plus petits, les plus jeunes. Alors que moi, avec le bon filet, je n’ai rien ! Et dans le lac, on voit beaucoup de bateaux qui utilisent ces filets pourtant interdits », déplore Tom. L’Union internationale de la conservation de la nature alerte sur la situation du lac Victoria : 76 % des espèces de poissons sont selon l’organisation en danger d’extinction, notamment à cause de la pêche illégale et de la pollution, note rfi.fr.
Des pirates détournent deux navires avec leur équipage dans le Golfe de Guinée
Un thonier chinois et un pétrolier transportant du carburant pour le Français Total ont été détournés avec leur équipage dans le Golfe de Guinée, épicentre mondial de la piraterie, ont indiqué mercredi 10 février 2021, la Guinée équatoriale et une société de surveillance maritime. Les attaques de navires pour kidnapper leurs équipages et les échanger contre des rançons sont devenues très fréquentes ces dernières années dans ce golfe qui s’étend du Sénégal à l’Angola, perpétrées essentiellement par des pirates nigérians. Le navire de pêche chinois, le Lianpengyu 809, qui bat pavillon gabonais, a été abordé dimanche par des hommes armés arrivés à bord de vedettes rapides au large de Port-Gentil, un port gabonais, indique la société Dryad Global, spécialisée dans la sécurité maritime, sur son site internet. Les 14 membres de l’équipage, des Chinois, Indonésiens et Gabonais, étaient toujours à bord mercredi et le thonier a été repéré à quelque 110 km de l’île nigériane de Bonny. Selon Dryad Global, il a servi ces derniers jours de « bateau-mère » aux pirates pour attaquer des pétroliers dans la zone, dont le Maria E, pétrolier navigant pour Total et accosté par des assaillants mardi au large de Sao-Tomé-et-Principe. « Tous les membres de l’équipage se sont réfugiés dans la citadelle », une pièce sanctuaire blindée dont sont équipés certains navires, a indiqué Dryad Global mardi, assurant que cette situation perdurait mercredi, sans préciser le nombre ni la nationalité des marins. Mercredi, le pétrolier se trouvait « dans le voisinage du Lianpengyu », selon Dryad Global. Le détournement du Maria E a été confirmé par Malabo. « La compagnie Total Guinée Equatoriale nous a informés que le pétrolier Maria E qui transportait des hydrocarbures raffinés pour Total GE a été détourné par des pirates dans le golfe de Guinée », a annoncé le ministère équato-guinéen des Hydrocarbures dans un communiqué daté de mardi mais rendu public mercredi. Le détournement « étant toujours en cours », Malabo anticipe une pénurie et a instauré un rationnement strict de l’essence dans les stations Total du pays « jusqu’à l’arrivée d’un prochain navire », selon le ministère. Le nombre d’actes de piraterie dans le monde sur des navires a bondi de 20% en 2020, entraîné par une hausse record des enlèvements dans le Golfe de Guinée, selon un récent rapport du Bureau international maritime (BIM). Sur 135 marins enlevés dans le monde, 130 l’ont été en 2020 dans cette zone au large de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, selon le BIM qui assure que les pirates sont passés des attaques pour vol dans les navires aux enlèvements de marins contre rançon, qui s’avèrent plus lucratifs, apprend-t-on de voaafrique.com.
Promouvoir les potentiels de l’économie maritime de Kiên Giang (Vietnam)
Kiên Giang qui est l’une des 28 provinces et villes côtières du pays, se situe dans le delta du Mékong. La province abrite Phu Quôc, première ville insulaire du Vietnam. La zone marine de Kiên Giang qui s’étend sur plus de 63.290 km², à la frontière de certains pays membres de l’ASEAN, possède un littoral de 200 km et plus de 140 îles et îlots. Kiên Giang compte devenir l’un des pôles de l’économie maritime du pays d’ici 2025, contribuant à la mise en œuvre de la Stratégie de développement durable de l’économie marine du Vietnam jusqu’en 2030 avec une vision jusqu’en 2045. La province se concentra sur la promotion des secteurs importants tels que l’aquaculture, le tourisme maritime, l’énergie, le transport maritime, a déclaré Mai Van Huynh, secrétaire adjoint permanent du comité provincial du Parti. En 2020, Kiên Giang s’est classée au 2e rang parmi les provinces dans le delta du Mékong en termes de développement économique et l’économie maritime a représenté 79,75% du PIB provincial. La même année, la province a accueilli plus de 5,2 millions de visiteurs et réalisé une recette de 7.867 milliards de dôngs, soit un recul respectivement de 57,7% et de 40,7% en glissement annuel. Kiên Giang se concentre sur l’accélération du développement durable de son secteur aquacole, fixant l’objectif d’une production aquacole annuelle de 800.000 tonnes d’ici à 2025. La province cherche à mettre fin à la pêche illégale, à promouvoir la pêche hauturière, la transformation pour créer des produits aquatiques de haute qualité et à haute valeur économique. Elle se concentre également sur la modernisation de ses infrastructures touristiques, notamment à Phu Quôc pour faire de cette ville insulaire un pôle d’écotourisme marin au niveau international. Pour le développement de l’industrie énergétique, la province appelle les investissements dans l’énergie éolienne, l’énergie au gaz, l’énergie solaire et d’autres énergies renouvelables. La province prévoit d’investir dans la construction d’itinéraires de trafic côtier dans la région, d’améliorer les services logistiques, de mobiliser des investissements dans le développement de ports maritimes, de flottes de commerce et de renforcer la connectivité avec d’autres localités et pays. Parallèlement, elle s’intéresse également à la conservation de la biodiversité, à la restauration des écosystèmes marins, en particulier des mangroves, des forêts de protection côtières, tout en exploitant de manière efficace et durable les ressources naturelles, renseigne lecourrier.vn.
Moctar FICOU / VivAfrik