« La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) est l’un des fléaux qui gangrènent notre secteur. D’après les études de la FAO, au moins nous perdons 150 milliards de FCFA par année contre la pêche INN », a déclaré, jeudi 27 mai 2021 à Dakar, le Secrétaire général du ministère des Pêches et de l’Économie maritime qui la présidé de lancement du projet de gouvernance des pêches visant le renforcement de la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée au Sénégal à travers l’amélioration de la gouvernance et de la transparence de la pêche.
Le ministère des Pêches et de l’Économie maritime du Sénégal, à travers la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP), en collaboration avec le Partenariat Régional pour la Conservation de la zone côtière et Marine en Afrique de l’Ouest (PRCM), et les partenaires Environnemental Justice Foundation (EJF) et Trygg Mat Tracking (TMT), s’engage à œuvrer dans le cadre du projet « Gouvernance des Pêches au Sénégal-GPS ».
Ce projet vise à renforcer efficacement et durablement la capacité du Sénégal à lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée notamment en améliorant la transparence dans le secteur de la pêche et le renforcement des capacités des parties prenantes présentes dans le pays.
Le budget du projet est financé par la Fondation Ocean 5 à hauteur de 1 163 944 dollars (un million cent soixante-trois mille neuf cent quarante-quatre dollars), soit plus de 645 millions de francs CFA pour une durée de 3 ans.
Se prononçant sur les effets néfastes de la pêche INN, M. Diallo laisse entendre qu’ils se traduisent par : « des pertes évaluées à plus de 23 milliards de dollars US dans le monde et 500 millions en zone ouest africaine, selon la FAO, des fermetures des entreprises de pêche ou de sous-traitants, un effritement du potentiel de création d’emplois, la dégradation des écosystèmes (destruction des zones de frayères), une baisse de la productivité biologique des écosystèmes et une destruction des habitats spécifiques (rocheux, vasières, mangroves) du fait des modes de captures et des pollutions, etc. »
Face à ces maux, le gouvernement a compris toute l’importance de la question et a pris des mesures draconiennes pour lutter, à travers les mesures comme le renforcement du dispositif juridique des sanctions.
A ce propos, le Secrétaire général du ministère des Pêches et de l’Économie maritime affirme que « les sanctions sont prévues en matière de pêche INN. Si c’est un navire étranger la sanction minimale est de 500 millions ; ça peut aller jusqu’à 1 milliard de FCFA et en cas de récidive, on peut aller jusqu’à la confiscation du navire ».
D’autres mesures sont également prises par l’Etat du Sénégal afin de minimiser les conséquences des activités illicites dans les eaux sous juridiction sénégalaise. Il s’agit entre autres, de l’élaboration en 2015 du Code de la pêche maritime, introduisant des sanctions plus dissuasives à l’encontre des navires délinquants aux pratiques délictuelles ; l’élaboration en 2015, avec le soutien de la Banque mondiale, du plan d’action national de lutte contre la pêche INN, la ratification en 2016 de l’Accord de la FAO de 2009 sur les mesures du ressort de l’État du port ; l’acquisition par la Marine nationale de patrouilleurs de haute mer, en vue de renforcer le niveau de présence et d’intervention de l’Etat en mer ; la qualification, en 2020, de 54 agents du Ministère à la fonction d’observateur de pêche pour pallier le déficit enregistré du fait des départs à la retraite et des cas de décès ; le projet de refonte des 06 vedettes de surveillance acquises entre 2004 et 2005 pour le renforcement des activités de surveillance participative au niveau déconcentré.
Moctar FICOU / VivAfrik