Le fer : une énergie renouvelable, avec un avenir prometteur

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Par Patrick de Bellefeuille

Des chercheurs de l’Université McGill planchent sur une technologie novatrice qui utiliserait le fer comme source d’énergie renouvelable à l’infini. Les applications seraient vastes pour une telle technologie, mais pour des coins reculés et non desservis par le réseau électrique, elle pourrait devenir la solution pour répondre à leurs besoins en énergie. Ce procédé serait idéal pour des chantiers miniers ou des entreprises situés loin de tout.

Faire brûler du métal, sans résidus

Il y a presque mille ans, les Chinois faisaient déjà brûler des métaux insérés dans des pièces pyrotechniques. Ils avaient compris que, même les métaux peuvent brûler, à condition que les particules soient assez fines, souligne le professeur Jeffrey Bergthorson, à la tête de cette équipe de recherche de l’Université McGill. Tout objet qui brûle dégage de la chaleur qui peut, ensuite, être utilisée pour produire de l’énergie. Selon le chercheur, c’est le fer qui offre, pour l’instant, le meilleur potentiel en matière de production d’énergie renouvelable.                

Comment ça marche ?

Pendant le processus de brûlage, l’oxygène, dans l’air, entre en contact avec le métal produisant de l’oxyde de fer (FeO). L’oxygène devient maintenant un parasite du fer. En retirant l’oxygène (O) de l’oxyde de fer (FeO), il ne restera que du fer (Fe), qui pourra être utilisé pour produire à nouveau de l’énergie. Ce procédé se fait à très haute température. Une fois fondu, le produit sera affiné pour retirer les impuretés, dans ce cas-ci, l’oxygène. Lors du processus de brûlage du fer, aucun autre résidu n’est produit, donc aucun rejet dans l’atmosphère, car leur système est conçu pour récupérer les résidus solides, ainsi que ceux qui sont très petits et qui pourraient s’échapper. Cette façon de faire est très différente du brûlage de combustibles fossiles, qui produit des gaz à effet de serre. Ainsi le même fer peut être utilisé indéfiniment pour produire de l’énergie.

L’équipe travaille également sur d’autres technologies et avec d’autres métaux. Par exemple, l’aluminium mis en contact avec de l’eau, sous certaines conditions, va retirer la molécule d’oxygène contenue dans l’eau (H2O). Il ne restera alors que les deux molécules d’hydrogène (H). Ce processus génère de l’hydrogène qui peut être utilisé pour produire de l’énergie. Des recherches menées par l’armée américaine ont démontré qu’un kilo de nanoparticules d’aluminium dans l’eau peut générer 200 kW d’énergie, et la production d’hydrogène se fait en trois minutes seulement. La réaction produit aussi de la chaleur qui peut également être source d’énergie.

Cette technologie pourrait servir aux porte-conteneurs. Ils n’auraient qu’à utiliser l’eau qui se trouve autour d’eux, et la mettre en contact avec de l’aluminium pour produire l’hydrogène qui fera marcher leurs moteurs. Cette nouvelle source d’énergie pourrait rendre de fiers services à des sites miniers reculés. Loin d’un réseau électrique, et puisque l’approvisionnement en hydrogène reste assez coûteux, ces compagnies pourraient produire sur place leur propre énergie. M. Bergthorson souligne que des tests ont été faits avec cette technologie dans une brasserie et que les résultats étaient très prometteurs. Selon lui, d’ici cinq ans, des tests seront faits à grande échelle et dans dix ans, il croit que cette façon de faire sera très répandue dans l’industrie.

Patrick de Bellefeuille, Présentateur et expert en changements climatiques               

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