Au total, huit organisations s’inquiètent pour les défenseurs de l’environnement après les déclarations de ministres, réclamant « que les autorités adoptent un discours plus tolérant et prennent des mesures pour (les) protéger».
En termes clairs, les organisations de défense de l’environnement, dont Greenpeace Afrique, ont alerté, lundi 22 août 2022, sur les menaces dont elles affirment faire l’objet du fait de leur opposition à la vente aux enchères de blocs pétroliers en République démocratique du Congo (RDC).
En effet, trois semaines après les appels d’offres lancés par le gouvernement pour 30 blocs pétroliers et gaziers en RDC, « les défenseurs de l’environnement continuent de faire face à des menaces directes », ont assuré dans un communiqué rendu public huit organisations de défense de l’environnement.
Selon le texte, « des déclarations de certains ministres du gouvernement congolais ont attisé les flammes ». Ces organisations, « exigent que les autorités adoptent un discours plus tolérant et prennent des mesures pour protéger les droits des défenseurs de l’environnement».
Rappelons que le gouvernement de RDC avait lancé fin juillet 2022 des appels d’offres pour l’exploitation de 27 blocs pétroliers et 3 gaziers, en promettant de veiller au respect des normes environnementales.
Dans une précédente déclaration, Greenpeace avait dénoncé ces projets d’exploitation pétrolière et gazière, mettant en garde contre les conséquences catastrophiques qu’ils pourraient avoir sur les communautés riveraines, sur la biodiversité et sur le climat car touchant notamment un complexe riche en tourbières. L’organisation mettait aussi en garde contre « la malédiction du pétrole » et son cortège de « violence et de pauvreté ».
« Depuis, les militants ont reçu un déluge de menaces sur les réseaux sociaux, y compris des accusations de trahison (…) ainsi que des menaces de mort », ont déploré les signataires du communiqué. « Des appels téléphoniques anonymes menaçants ont également été enregistrés », ont-ils encore signalé.
Outre Greenpeace, les signataires sont notamment la Rainforest Foundation ou encore le résH2eau pour la Conservation et la réhabilitation des écosystèmes forestiers (CREF).
En 2021, « 227 défenseurs de la terre et de l’environnement ont été assassinés en un an seulement, le pire chiffre jamais enregistré », a poursuivi le texte. Qui a renchéri que « la résolution doit être prise par les autorités congolaises pour garantir la liberté d’expression et que pas un seul de ceux qui se lèvent pour l’environnement ne tombe », exhorte-t-il.
« Nous ne laisserons personne nous priver de la nature, de l’air pur et de l’eau, ou d’un climat stable », ont assuré les militants.
Moctar FICOU / VivAfrik