Présent dans les discussions avec les autorités congolaises, John Kerry a profité de son séjour en terre congolaise pour échanger avec les autorités de ce pays sur la participation des États-Unis à la protection et la préservation du bassin du Congo, un des poumons verts de la planète. Il a également rencontré le président Félix Tshisekedi. Au sortir de cette rencontre, il s’est montré, dans une entrevue accordée à nos confrères de Radios France internationale (RFI), moins rigide sur la mise aux enchères des droits d’exploitation des blocs pétroliers qui se trouvent dans des zones non à problème.
Êtes-vous inquiets par ce projet d’exploitation pétrolière ?
Bien évidemment, les États-Unis et d’autres pays ont exprimé leur inquiétude concernant certains blocs qui ont été mis aux enchères. Mais nous sommes convaincus que la RDC (Ndlr : République démocratique du Congo) peut obtenir un développement économique complet, sans pour autant menacer ces blocs. Le secrétaire d’État [Antony] Blinken a rencontré le président Tshisekedi. Ils se sont accordés pour former un groupe de travail qui regardera des programmes spécifiques de développement économique compatibles avec la protection du Bassin du Congo. C’est une initiative très importante pour nous, parce que ce Bassin est vital, mais aussi parce que les Congolais ont besoin et méritent d’accéder au développement ainsi qu’à des emplois.
Vous avez rencontré le chef de l’État congolais. Est-ce que vous lui avez demandé par exemple que certains de ces blocs pétroliers soient exclus de la mise aux enchères ?
Nous savons que l’on peut atteindre cet équilibre. Pendant mon entretien avec le président Tshisekedi, je suis parvenu à le convaincre qu’il est important de retirer certains blocs de ces enchères, afin d’équilibrer l’intérêt écologique et le développement économique.
La RDC veut par exemple investir davantage dans les industries de batteries électriques. La création d’une usine a été même annoncée par le gouvernement. Est-ce que les États-Unis peuvent participer à ce type d’investissement au Congo ?
Nous sommes intéressés. Mais ce n’est pas la raison de notre engagement ici. D’une manière générale, les États-Unis, au même titre que d’autres pays, vont développer les véhicules électriques et auront besoin des minerais pour le faire. Mais nous pensons que cela peut être réalisé d’une façon totalement respectueuse de l’équilibre entre la nature et le développement économique. Nous avons hâte de travailler très étroitement avec le Congo sur cette initiative. Évidemment, les gens ont besoin d’emploi, de pouvoir envoyer leurs enfants à l’école, d’avoir un avenir. Nous comprenons cela parfaitement. Et nous ne suggérons pas qu’une option remplace l’autre. Vous pouvez avoir un bon équilibre. Un développement durable, une économie circulaire, même si vous utilisez certaines des ressources de la région.