Arlette Soudan-Nonault, ministre de l’Environnement (Congo-B) : « Pour aller vers une transition avec des énergies propres, il nous faut des financements »

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En pleine 27ème Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27), la ministre de l’Environnement du Congo-Brazzaville, Arlette Soudan-Nonault, a accordé une interview à nos confrères de Radio France internationale (RFI). Elle avait décidé de quitter la COP avant la fin des négociations.

Vous avez décidé de claquer la porte de la COP avant la fin de la semaine. Selon votre post sur Facebook, le scénario de la COP, dite africaine de Charm el-Cheikh est en passe de virer au cauchemar pour l’Afrique. Qu’est-ce qui motive votre mécontentement ?

Pourquoi ce coup de poing un peu sur la table ? Parce que ce n’est pas normal, la spécificité déjà de l’Afrique, qui n’émet que 4% des émissions mondiales, n’a pas été prise en compte. Là, nous venons pour parler d’adaptation, nous venons pour parler d’atténuation, nous sommes de bons élèves de l’atténuation, mais en tant que personnes responsables, il nous faut continuer à concilier atténuation et développement, il nous faut donc aller vers une transition énergétique avec des énergies propres, donc il nous faut des financements. Il nous faut également, dans le cadre de tout ce qui est inondation, érosion, impact du changement climatique sur nos vies, avoir ce qu’on appelle un financement des pertes et dommages, mais là également, c’est un os en plus : on nous donne l’impression d’avoir créé un nouvel instrument, non ! Il faut simplement mettre en place les deux conventions qui existent depuis toujours, mais jamais mises en pratique.

Donc, il s’agit principalement d’un problème de financement, ce sont les financements qui bloquent ?

Comment voulez-vous que nous, on aille à une transition énergétique ? Puisque Glasgow a donné l’illusion qu’on prenait en compte le bassin du Congo, vous avez entendu ce chiffre d’un milliard et demi mobilisé, mais je ne sais pas ce qu’on en a fait du milliard et demi ! Moi, je suis la coordinatrice des seize pays du bassin du Congo, nous avons un plan d’investissement, un fonds fiduciaire, qui est le fonds bleu pour le bassin du Congo, et une banque multilatérale de développement qui va gérer les finances, la ligne budgétaire, et ensuite rendre éligible certains projets déjà identifiés, il y en a près de 254 dans le plan d’investissement. Mais finalement, on nous reproche d’être de bons élèves de l’atténuation ? Les plans climat, nous les avons, les plans d’adaptation, nous les avons, et chaque fois que nous avançons on nous ouvre une porte et on en ferme une autre, et ensuite, j’entends l’Union européenne prendre la parole, Monsieur Timmermans, pour dire tout simplement, en chuchotant pratiquement, que le charbon n’est pas cette énergie que l’on veut polluante ! Mais attendez, on se moque de qui là ?!

Lire l’intégralité de l’interview sur : https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-afrique/20221115-arlette-soudan-nonault-ministre-de-l-environnement-congo-b-pour-aller-vers-une-transition-%C3%A9nerg%C3%A9tique-avec-des-%C3%A9nergies-propres-il-nous-faut-des-financements

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