La lutte contre les changements climatiques, la gouvernance mondiale, la transition énergétique juste et équitable… parmi les priorités de l’Afrique    

L’Afrique, par la voix du président en exercice de l’Union africaine (UA) et chef de l’Etat du Sénégal a exposé, jeudi 15 décembre 2022, les priorités de son continent devant le président américain, citant, entre autres, la paix, la lutte contre les changements climatiques, une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive.

A cet effet, Macky Sall a déclaré que « devant le triple impact du changement climatique, d’une crise sanitaire sans précédent et d’une guerre majeure, l’Afrique renouvelle son plaidoyer pour la réallocation partielle des Droits de tirages spéciaux (DTS) et la mise en œuvre effective de l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette ».

« A travers le monde, y compris dans les pays développés, des millions de personnes n’arrivent plus à supporter le coût de la vie et basculent dans l’extrême pauvreté. La situation est encore plus difficile pour des économies beaucoup plus faibles comme les nôtres », a le président de la République du Sénégal qui a rappelé qu’à « l’image des plans massifs déployés par les pays développés en soutien aux ménages et aux entreprises », les Africains ont aussi « mis en place des mesures de résilience économique et sociale, mais avec des capacités limitées devant l’ampleur de la crise ».

C’est pourquoi, il a plaidé pour « une action solidaire internationale en soutien à nos efforts de résilience et de relance économique ».

Selon lui, « la crise actuelle affaiblit l’idéal démocratique sur le continent ». En effet, « sans un mieux-être économique, l’ancrage démocratique restera toujours fragile et vulnérable aux risques d’instabilité », a-t-il insisté.

Avant d’ajouter que « l’Afrique souhaite un engagement plus soutenu des Etats Unis dans l’investissement sur les infrastructures de développement : routes, autoroutes, ports, aéroports, chemins de fer, centrales électriques et infrastructures numériques ».

L’Afrique « est le dernier grand chantier du monde, avec les projets du Programme de développement des infrastructures en Afrique, dont certains sont achevés et d’autres en cours », selon le président sénégalais qui souligne que « ce sont autant d’opportunités d’investissements pour une croissance et une prospérité partagées ».

« L’Afrique, continent le moins pollueur et le plus vulnérable au réchauffement climatique, reste attachée aux objectifs de l’Accord de Paris sur le climat pour un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique », a dit Macky Sall qui a rappelé que « selon les estimations du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies), l’Afrique a besoin de 86 milliards de dollars américains par an d’ici à 2030, pour financer ses besoins d’adaptation ».

Etant donné que « les engagements financiers convenus pour soutenir les efforts d’adaptation des pays en développement tardent à se concrétiser », Macky Sall a signalé que « nombre de nos pays continuent de recourir à la dette pour financer leurs projets verts et leurs stratégies de mix énergétique ».

A l’en croire, « l’Afrique demande une transition énergétique juste et équitable, pour satisfaire ses besoins d’industrialisation à des coûts compétitifs et assurer l’accès universel à l’électricité dont plus de 600 millions d’africains restent encore privés ».

Pour lui, « c’est une responsabilité à laquelle » les Africains ne peuvent pas « renoncer », et qui leur « impose d’utiliser » leurs « ressources disponibles en matière de transition ».

De l’avis de Macky Sall, « l’Afrique souhaite travailler avec les Etats-Unis pour gagner la bataille de la souveraineté alimentaire ». « Nous saluons l’appui de votre pays au Mécanisme africain de financement des engrais, dans le cadre du Plan d’Urgence de la BAD (Banque africaine de développement) pour la production alimentaire.

« Dans l’immédiat, l’Afrique souhaite la prise de mesures urgentes pour faciliter l’accès au marché des engrais et des produits agricoles », a-t-il dit. 

« A moyen et long termes », a-t-il ajouté, les Africains veulent « surtout travailler avec « les Américains » pour l’amélioration de la production, y compris par des investissements massifs dans la diversification des chaines de valeurs et le renforcement des infrastructures agricoles ».

Pour Macky Sall, le projet de Déclaration conjointe sur la sécurité alimentaire issu de ce sommet « constitue un bon cadre d’action commune à cet effet ».

« Avec les leçons apprises de la crise, le moment est propice pour prendre une action vigoureuse dans le domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire », estime le président sénégalais, proposant que le sommet « lance une Initiative présidentielle sur l’Agriculture en Afrique ».

Le président en exercice de l’UA a également soutenu que l’Afrique « appelle à une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive, notamment par l’accélération du processus de réforme du Conseil de sécurité et l’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20 ».

Moctar FICOU / VivAfrik


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