Les statistiques officielles publiées ce vendredi 6 janvier 2023 par le programme de surveillance DETER a fait valoir que la déforestation de l’Amazonie brésilienne a bondi de 150 % en décembre 2022, dernier mois du mandat de Jair Bolsonaro, par rapport à décembre 2021. Ainsi, note le programme de surveillance, des images par satellite révèlent que 218,4 km2 de forêts ont été rasés en décembre 2022 dans la partie brésilienne (60 %) de l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale au monde.
La surface déboisée marque une hausse de plus de 150 % par rapport aux 87,2 km2 détruits en décembre 2021, selon l’agence gouvernementale INPE. Il s’agit du troisième pire mois de décembre depuis le lancement du programme DETER, après ceux de 2017 et 2015.
L’héritage « tragique » de Bolsonaro
Jair Bolsonaro, auquel a succédé le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, a déclenché une avalanche de critiques internationales pour ses destructions de la forêt amazonienne, essentielle à la lutte contre le réchauffement climatique, lors de ses quatre années de mandat.
Sous le gouvernement du président de droite populiste allié du puissant lobby de l’agronégoce, la déforestation annuelle moyenne en Amazonie brésilienne a bondi de 75,5% par rapport à la décennie précédente. « Le mandat de Bolsonaro est peut-être terminé, mais son héritage tragique va laisser des traces pour longtemps », a déclaré dans un communiqué Marcio Astrini, secrétaire exécutif de l’Observatoire du climat, une coalition d’associations de défense de l’environnement.
Sur l’ensemble de l’année, la déforestation en 2022 a atteint ou approché ses niveaux record entre août et octobre, période propice de la saison sèche. Ces destructions de la forêt sont essentiellement le fait d’exploitants agricoles, qui veulent accroître leurs terres pour les cultures et l’élevage, activités dont Jair Bolsonaro a toujours encouragé le développement.
Pour sa part, Luiz Inacio Lula da Silva, a promis de relancer les programmes de protection et de suivi de l’environnement en bonne partie démantelés sous son prédécesseur. La communauté internationale attend des gestes forts du nouveau président qui a nommé l’icône de l’écologie Marina Silva ministre de l’Environnement.
Moctar FICOU / VivAfrik