Ce qui était de l’air est désormais officiel. En effet, le Sénégal va, lors du sommet dit « Dakar II », consacré à l’agriculture et à l’agro-alimentaire soumettre à la Banque africaine de développement (BAD) pour financement « à peu près un tiers » de son programme de souveraineté alimentaire de cinq mille milliards de francs CFA.
A ce propos, le ministre sénégalais de l’Agriculture, de l’Equipement rural, et de la Souveraineté alimentaire a laissé entendre que « nous avons [..] un programme de souveraineté alimentaire qui tourne autour de 5 mille milliards dont les 4 mille [sont consacrés uniquement à l’agriculture]. Donc, nous allons soumettre à peu près un tiers de ce programme à la BAD lors de Dakar II ».
Signalons que plus de 1500 personnes sont attendues à cette rencontre prévue du 25 au 27 janvier 2023 au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, sous l’égide du Sénégal et de la Banque africaine de développement au tour du thème « Nourrir l’Afrique : Souveraineté alimentaire et résilience ».
Ce sommet va notamment enregistrer la participation de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, mais également de ministres chargés de l’Economie et des Finances, de l’Agriculture et des secteurs connexes.
Il y aura aussi des gouverneurs de Banques centrales ainsi que des acteurs du secteur privé, des organisations multilatérales, des Organisations non gouvernementales (ONG), des universitaires et des scientifiques.
Selon le ministre sénégalais de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, le Sénégal et la BAD ont demandé « aux Etats de venir [à cette rencontre] avec un Pacte national [de souveraineté alimentaire] ».
Poursuivant son allocution, M. Ndiaye a indiqué que le Sénégal, pour sa part, va « soumettre à la BAD un pacte assez intéressant qui devrait nous aider à atteindre partiellement des objectifs assez précis pour la souveraineté alimentaire ».
« Nous n’avons pas proposé à la BAD toute notre stratégie de souveraineté alimentaire, parce que c’est quand même assez lourd, mais nous allons lui soumettre à peu près un tiers de notre stratégie de souveraineté alimentaire », a-t-il insisté.
Il a rappelé que la BAD est un des « partenaires privilégiés » du Sénégal dans le domaine de l’agriculture. « Quand nous cumulons les interventions de la BAD, aujourd’hui, rien que dans le secteur de l’agriculture, nous sommes à plus de 200 milliards sur pratiquement quatre projets-phares […] », dont le Projet de valorisation des eaux pour le développement de chaines de valeur (PROVALE-CV), qui bénéficie d’un financement d’« à peu près 80 milliards » FCFA de la Banque africaine de développement.
A noter que le PROVALE-CV intervient dans les régions sud et centre du Sénégal, avec l’ambition de « contribuer à asseoir une croissance économique forte, inclusive et durable et à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales » dans ces zones, en contribuant à augmenter durablement les productions agricoles, les emplois et les revenus en milieu rural à travers la mobilisation des eaux de surface et des eaux souterraines.
Dérivé du Programme national de développement de l’irrigation locale (PNDIL), le Provale-CV ambitionne d’exploiter les possibilités offertes par la petite irrigation dans ses zones d’intervention, pour proposer au niveau des différents écosystèmes, des solutions adaptées et porteuses de développement.
Le ministre sénégalais de l’Agriculture a signalé que la BAD intervient dans le projet Agri-jeunes qui développe l’entreprenariat des jeunes dans l’agriculture, « pour environ 54 milliards […] » de francs CFA.
De même, suite à la Covid-19, la Banque africaine de développement a appuyé le secteur de l’agriculture au Sénégal « pour environ 4 milliards » de francs CFA.
S’y ajoute un dernier projet consistant en un appui budgétaire visant la résilience du secteur « pour à peu près 80 milliards » de francs CFA.
Au total, les interventions actuelles de la BAD au Sénégal font « à peu près 200 et quelques milliards » de francs CFA, a conclu Aly Ngouille Ndiaye.
Moctar FICOU / VivAfrik


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