Le sommet de Dakar 2, une conférence internationale qui traite la problématique de la souveraineté alimentaire et sécuritaire des Etats de l’Afrique dans son ensemble s’ouvre ce mercredi 25 et se poursuivra jusqu’ au 27 janvier 2023 dans la capitale sénégalaise. Il est coorganisé par le Sénégal et la Banque africaine de développement (BAD) pour « libérer le potentiel de production alimentaire » du continent. Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement sont attendus, et une quarantaine de pays seront représentés.
Durant ces trois prochains jours du Sommet de Dakar 2, les pays participants vont donc présenter leurs plans, leurs « pactes nationaux » devant les partenaires pour obtenir des financements. L’enjeu pour le ministre sénégalais de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye : nourrir plus, et nourrir mieux, « sans changer ce que l’on mange ».
« Nous savons où nous voulons aller en tenant compte de l’évolution démographique. Nous voulons développer ce que nous consommons, car sur le riz, nous importons encore, malgré tous les efforts que nous avons faits, malgré l’augmentation considérable de notre production. Nous importons beaucoup de maïs, nous importons pratiquement 100% de notre blé, a déploré Aly Ngouille Ndiaye. Donc aujourd’hui, il s’agit de mettre en place les stratégies qui nous permettront dans les cinq prochaines années d’être autosuffisants pour certaines productions, et pour d’autres, même si l’on n’atteint pas l’autosuffisance, que l’on puisse avoir de bons niveaux de production. »
Le Sénégal table sur un financement à hauteur de 1600 milliards de FCFA (environ 2,4 milliards d’euros), soit près d’un tiers du budget global consacré à la souveraineté alimentaire du pays.
Pour la vice-présidente de la Banque africaine de développement pour l’agriculture, le développement humain et social, ce Sommet « ne sera pas un sommet comme les autres ». Avec les conséquences de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine, il y a « urgence », a dit a reconnu Beth Dunford. « Nous savons que près de 250 millions d’Africains dorment chaque nuit en ayant faim, et c’est inacceptable. Nous savons aussi que les prix des denrées alimentaires augmentent, donc les populations ont plus de mal à nourrir leurs familles. Le coût des engrais augmente également, les agriculteurs ont des difficultés à produire plus. Donc c’est le moment de se mobiliser pour renforcer la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire », a expliqué la responsable de BAD.
Mais pour Mme Dunford, le potentiel est là, et les solutions existent : de nouvelles variétés de semences par exemple, adaptées aux changements climatiques. La BAD promet des accords concrets, dans la continuité de sa stratégie intitulée « Nourrir l’Afrique » lancée en 2015. « Depuis, la BAD et ses partenaires ont contribué à hauteur de 7 milliards de dollars pour cette stratégie, et touché 74 millions d’agriculteurs, avec de nombreux succès que nous espérons reproduire à grande échelle sur le continent, avec un engagement politique », a-t-indiqué.
Moctar FICOU / VivAfrik


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