Le continent africain perd près de 40% de sa production agricole chaque année, a souligné le président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall par ailleurs chef de l’Etat sénégalais qui s’exprimait, mercredi 25 janvier 2023 lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet Dakar 2 ayant regroupé une quinzaine de dirigeants africains. Cette perte de récoltes est due, explique-t-il, au manque d’infrastructures de stockage et de conservation des aliments. Suffisant pour lui d’exhorter les Etats africains à se pencher sur le renforcement des infrastructures de désenclavement et d’interconnexion transfrontalières.
Cette rencontre permettra aux dirigeants africains de discuter, avec des partenaires internationaux sur le financement de leur programme d’autonomisation agricole.
« Il faut rappeler qu’en Afrique, jusqu’à 40% de la production est perdue faute de stockage et de conservation adéquats », a insisté M. Sall qui a rappelé la nécessité de renforcer les infrastructures de désenclavement et d’interconnexion transfrontalières dans le continent ainsi que les équipements de stockages de conservation et de transformation locale.
Macky Sall a aussi invité ses homologues africains à œuvrer pour que chaque pays dispose de la capacité de stockage et de conservation nécessaire pour nourrir sa population. Il les a également exhortés à « valoriser davantage la recherche, améliorer la mécanisation agricole et la maîtrise de l’eau et intensifier l’utilisation de technologies appropriées y compris la transformation locale des produits ».
« Un pilier pour améliorer l’accès des produits aux marchés », a dit Macky Sall, indiquant que ce point fait partie des quatre piliers fondamentaux déclinés par le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) pour permettre à l’Afrique de s’assurer une souveraineté alimentaire.
« Elargissement des superficies et gestion durable des terres » et « soutien aux petits exploitants » étant les deux autres piliers du quatuor établis dans la quête africaine de la souveraineté alimentaire.
Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwimi Adesina, s’est désolé des quantités importantes de nourritures importées par l’Afrique malgré ses énormes potentialités agricoles.
Pour le Dr Adesina, « l’Afrique importe plus de 100 millions de tonnes en nourriture évalués à 75 milliards USD. Aujourd’hui, plus de 283 millions d’Africains vont au lit chaque jour avec la faim. Ceci n’est pas acceptable ; L’Afrique peut et l’Afrique doit se nourrir elle-même ».
De son côté, le président Sall qui revient sur l’objectif du sommet a laissé entendre que « Dakar 2 veut s’inscrire résolument dans la dynamique de l’Afrique des solutions. Une Afrique qui puise dans son énorme potentiel pour se nourrir par elle-même et aider à nourrir le monde ».
« Après la cérémonie d’ouverture, l’organisation permettra aux différents chefs d’Etat et aux différents pays de dialoguer directement avec les partenaires sur leur compact, sur les priorités agricoles et sur les mobilisations financières qui devraient découler d’un tel échange », a encore dit le président de l’UA.
Co-organisé par le Sénégal et la BAD, le sommet a enregistré la présence de 16 chefs d’Etat et de gouvernement africains, du président de l’Irlande, Michael Higgins, et de partenaires au développement dont la Banque islamique de développement et la Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) entre autres.
Il ambitionne d’ouvrir l’accès à des financements aux pays participants qui doivent défendre devant les bailleurs de fonds leurs pactes nationaux de souveraineté alimentaire.
Moctar FICOU / VivAfrik


Laisser un commentaire