Jill Biden, la Première dame des États-Unis, a appelé les pays riches à donner davantage aux pays de la Corne de l’Afrique qui connaît sa pire sécheresse depuis quarante ans, lors d’une visite dimanche 26 février 2023 à des communautés touchées au Kenya.
Rappelons que les États-Unis ont financé la majeure partie de l’aide visant à faire face à cette catastrophe climatique, qui a conduit à la mort de millions de têtes de bétail et détruit les récoltes. « Nous ne pouvons pas être les seuls. Il faut que d’autres pays se joignent à nous dans cet effort mondial pour aider les populations de la région », a déclaré Mme Biden à un point de distribution d’aide à Kajiado, au sud de Nairobi.
« Malheureusement, vous savez qu’il y a la guerre en Ukraine. Il y a le tremblement de terre en Turquie. Je veux dire qu’il y a beaucoup d’intérêts contradictoires, mais évidemment ici… les gens sont affamés », a-t-elle souligné.
La première dame est arrivée de Namibie, première étape d’une tournée en comptant deux et destinée à renforcer les liens avec le continent, auquel l’administration Biden a dédié un sommet en décembre 2022. Lors de ce sommet, le président Joe Biden a plaidé pour créer un vaste partenariat avec l’Afrique, au moment où les États-Unis cherchent à affirmer leur présence sur le continent face aux investissements chinois. Plusieurs milliards de dollars de projets sur les années à venir y ont été annoncés.
L’épouse du président américain, Joe Biden, qui s’était auparavant rendue cette semaine en Namibie, a écouté des parents qui luttent pour nourrir leurs enfants et des communautés incapables de s’approvisionner en eau.
La sécheresse était l’un des principaux thèmes de la visite de Mme Biden lors de sa visite en Afrique, avec la sécurité alimentaire et l’agriculture. Cinq saisons des pluies consécutives ont tué des millions de têtes de bétail, détruit les récoltes et 22 millions de personnes sont menacées par la faim en Éthiopie, au Kenya et en Somalie.
La Corne de l’Afrique est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique, avec des crises de plus en plus fréquentes et intenses. Selon le Centre de prévisions et d’applications climatiques (ICPAC) de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un groupement de pays de l’Est africain, les conditions actuelles sont pires que celles d’avant la sécheresse de 2011, qui avait entraîné la famine et la mort de milliers de personnes.
23 millions de personnes sont déjà en « insécurité alimentaire aigüe » au Kenya, en Ethiopie et en Somalie, a alerté l’IGAD et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Au Kenya, Jill Biden, ancienne professeure âgée de 71 ans, s’intéressera également aux femmes et à la jeunesse. En Namibie, la première dame a déclaré que Washington voulait tenir un dialogue « d’égal à égal » avec les pays africains notamment au sein des organisations internationales.
« Nous nous engageons à faire en sorte que les pays africains n’aient pas seulement des voix dans des organisations telles que le Conseil de sécurité des Nations unies et le G20, mais que ces partenaires soient écoutés d’égal à égal », a déclaré Mme Biden dans un discours prononcé à la présidence dans la capitale Windhoek. Il s’agit de son premier séjour en Afrique en tant que première dame des États-Unis.
La visite de Mme Biden en Namibie, puis au Kenya s’inscrit dans le prolongement du sommet États-Unis-Afrique qui s’est tenu à Washington fin 2022.
Moctar FICOU / VivAfrik