Le monde s’attend à « une nouvelle flambée des températures » avec le retour de El Niño, selon l’ONU

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a fait valoir que la probabilité d’un retour du phénomène climatique « El Niño » dans le courant de l’année 2023 est de plus en plus grande. Celui-ci pourrait conduire « à une augmentation de la chaleur, de la sécheresse ou des précipitations dans différentes régions du monde ».

Des météorologues américains ont confirmé, dans un rapport du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) la forte probabilité d’un retour d’El Niño cette année 2023. Un super phénomène de ce type est même anticipé par certains modèles de prévision.

Mercredi 3 mai 2023, sur la base de ce rapport,  l’ONU a lancé une alerte sur ce phénomène extrême qui pourrait se former en 2023 et faire grimper les températures jusqu’à battre de nouveaux records de chaleur.

Mieux, l’Organisation météorologique mondiale a alerté sur le retour très probable cette année 2023 du phénomène « El Niño » qui, conjugué au réchauffement climatique, pourrait causer une « nouvelle flambée des températures ». « El Niño » et « La Niña » sont des phénomènes climatiques qui se traduisent par des anomalies de températures de la surface de l’eau dans le Pacifique. Ils ont des conséquences sur le climat mondial. « El Niño » est généralement associé à une augmentation des températures, une sécheresse accrue dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres, tandis que « La Niña » provoque les effets inverses et notamment une baisse des températures.

Le phénomène « La Niña », vient de se terminer. Il prédominait ces trois dernières années et malgré son effet modérateur sur les températures, les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Sans « La Nina », la situation de réchauffement aurait pu être encore pire. 

Lors d’une conférence de presse organisée mercredi 3 mai 2023, l’OMM a confirmé qu’il y avait 60% de chances qu’El Nino se développe d’ici à la fin juillet et 80% de chances d’ici à la fin septembre 2023.

« Cela modifiera les conditions météorologiques et climatiques dans le monde entier », a expliqué le chef de la division des services régionaux de prévision climatique de l’OMM, Wilfran Moufouma Okia, en conférence de presse à Genève.

La conséquence pourrait être une augmentation importante des températures. En 2016, « un phénomène « El Niño » très puissant couplé au réchauffement d’origine humaine dû aux gaz à effet de serre » avait, par exemple, abouti à faire de cette année la plus chaude jamais observée, selon l’OMM. « L’effet sur les températures mondiales se manifeste généralement l’année qui suit le développement du phénomène et, dans le cas présent, c’est en 2024 qu’il sera donc probablement le plus évident », précise l’organisation.

D’un El Niño à un Super El Niño

Censé revenir tous les 2 à 7 ans, El Niño et son phénomène sœur, La Niña sont en général espacés d’une ou plusieurs années neutres. La dernière fois, El Niño est revenu en 2018-2019 et La Niña était encore active en 2023… Alors qu’un El Niño classique se caractérise par une hausse de la température du Pacifique équatorial de +0,5 °C à +0,8 °C par rapport à la normale, un Super El Niño peut provoquer un réchauffement de +2 °C minimum.

Un tel phénomène pourrait avoir des conséquences importantes, voire dévastatrices, pour la planète avec une accélération des épisodes extrêmes. Les experts évoquent ainsi de fortes précipitations en Amérique Centrale, en Californie et au sud-est des États-Unis, de la sécheresse en Amérique du Sud, ainsi qu’en Australie avec le retour des méga feux, une mousson atténuée ou décalée en Inde, moins de cyclones dans l’Atlantique.

Le risque de famine, de multiplication de certains virus comme le choléra ou la dengue sont également à craindre.

Moctar FICOU / VivAfrik


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