Non à la disparition de d’insectes pollinisateurs. C’est ce que semblent dire les apiculteurs amateurs de plus en plus nombreux, soucieux de la biodiversité lors de la célébration de la journée mondiale des abeilles ce samedi 20 mai 2023. Cette activité a connu un véritable boom pendant la pandémie de Covid-19. Depuis, le nombre d’amateurs continue de grossir, avec pour motivation la protection de l’environnement. Mieux, ces professionnels et amateurs qui se désolent de voir les abeilles sur le déclin se mobilisent à leur niveau pour tenter de protéger ces insectes indispensables à la biodiversité.
« L’apiculture d’aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a 40 ans », témoigne Adrien Ducouloux, apiculteur amateur à Saône, dans le Doubs. Si, selon l’Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale (ANSES), « la mortalité des abeilles est un phénomène normal dans les ruchers » dans une certaine mesure, « depuis le milieu des années 80, des phénomènes de surmortalité des colonies d’abeilles sont observées à l’échelle mondiale ». Un fléau qui n’épargne pas le Doubs ».
En cause, une multiplicité de facteurs selon lui. « L’environnement de l’abeille change, le changement climatique est là, je pense également que la sécheresse 2022, et surtout les mois de juillet et août, a été préjudiciable à beaucoup de colonies ».
Dans le même temps, l’apiculture attire de plus en plus d’amateurs surtout depuis la pandémie de Covid-19 : traduction d’un besoin de nature en observant l’organisation d’une ruche et en récoltant les fruits.
Malgré les difficultés liées au climat, à la sécheresse, aux pesticides, le nombre toujours croissant d’apiculteurs amateurs fait les affaires de Philippe Siniscalco, le gérant du magasin spécialisé Naturapi à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne) en France. « On sent ce besoin de plus en (plus) fréquent de la part des gens de vouloir accéder à la nature. C’est vrai qu’une ruche est un concentré de nature et de société », a-t-il constaté.
Une « vocation » et un « combat »
« C’est une vocation, je veux la mener à bien », décrit même Abdel. Il cherche à se professionnaliser et à quitter son emploi d’informaticien pour se consacrer pleinement à ses ruches du côté de Auterive (Haute-Garonne). Encore faut-il réunir assez de fonds, mais même si tout n’est pas rose, la passion l’emporte : « Il faut se retrouver devant une ruche pour comprendre, c’est magnifique. J’ai envie d’agrandir les colonies, c’est un combat ».
Mais le déclin des abeilles, qui représentent « 90% des insectes pollinisateurs aux côtés de bourdons, papillons ou de mouches » pourrait avoir des conséquences importantes pour « la diversité des espèces végétales et l’offre alimentaire », alerte l’établissement. En effet, 90% des espèces végétales à fleurs dépendent uniquement des insectes pollinisateurs pour leur reproduction. « Sans abeilles, on va manger des nouilles et des patates ! », a résumé Michel Mesnier.
Moctar FICOU / VivAfrik


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