Les leaders du monde économique ont appelé à une mobilisation des financements en faveur de l’agriculture africaine lors des Réunions d’impact pour le développement durable du Forum économique mondial (WEF), le mardi 19 septembre 2023. Cet appel fait suite au contexte de crise alimentaire alarmante en Afrique. Ainsi, lors de son speech, le président kényan, William Samoei Ruto qui avait abordé le lien étroit entre le changement climatique, la productivité agricole et la sécurité alimentaire lors du Sommet sur le climat en Afrique a souligné l’importance cruciale de l’investissement dans le secteur agricole du continent noir.
Selon nos confrères de arabnews.fr, il urge de mettre en place des initiatives innovantes pour libérer le potentiel agricole. Sur ce point précis, M. Ruto a mis en avant des exemples concrets d’initiatives du secteur privé, propices à libérer le potentiel agricole du continent africain. Il en veut pour preuve, l’entreprise kényane Sanergy qui transforme les déchets organiques en carburant, engrais et alimentation animale, créant ainsi des centaines d’emplois et étendant son empreinte au Kenya.
De la même façon, relèvent nos confrères de arabnews.fr, l’entreprise SunCulture, basée à Nairobi, exploite l’énergie solaire pour la radiation, offrant sa technologie à plus de dix mille agriculteurs via un modèle novateur pay-as-you-go («paiement à l’utilisation»). Le groupe Del Monte a récemment investi 5,5 millions de dollars (1 dollar = 0,93 euro) dans une nouvelle installation d’emballages de fruits frais, approvisionnée par deux mille agriculteurs kényans. Ces initiatives privées offrent une perspective prometteuse pour une agriculture africaine plus productive.
Transformer les agriculteurs de subsistance en entrepreneurs
Samantha Power, administratrice de l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), a mis en exergue le rôle vital des petites et moyennes entreprises (PME) qui composent une part considérable du secteur agricole africain. Malheureusement, ces entreprises se retrouvent souvent dans une impasse financière, trop grandes pour la microfinance et trop petites pour les prêts bancaires traditionnels, lit-on dans les colonnes de arabnews.fr.
Le média en ligne a expliqué que Mme Power a mis en avant la possibilité de faire évoluer le statut des agriculteurs de subsistance en entrepreneurs, une transition qui pourrait améliorer les conditions de vie et les perspectives éducatives pour leurs enfants, contribuant ainsi à mettre fin au cycle de l’agriculture de subsistance pour les générations futures.
Une autre initiative majeure de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), connue sous le nom « Feed the Future », vise à connecter les petits agriculteurs à des groupes agro-industriels mondiaux, cette mise en relation facilitant des partenariats mutuellement bénéfiques. Cette approche a déjà engendré une réduction significative de la pauvreté et de la malnutrition dans les zones ciblées.
Ainsi, l’investissement dans les Petites et moyennes entreprises (PME) agricoles en Afrique se révèle une pièce maîtresse dans la lutte contre la faim et l’inflation galopante. Ces initiatives du secteur privé et les partenariats innovants avec les gouvernements ouvrent la voie à un avenir plus prometteur pour l’agriculture africaine.
À l’instar de William Samoei Ruto et de Samantha Power, de nombreux dirigeants appellent à un accroissement des investissements en faveur de ces entreprises, qui sont cruciales pour garantir la prospérité alimentaire et économique de tout un continent. Comme l’a souligné le président kényan: «Il ne s’agit pas de mendier de la nourriture, mais de semer les graines et d’en récolter les fruits dans votre assiette», ont conclu nos confrères de arabnews.fr.
Moctar FICOU / VivAfrik