Le Premier ministre ivoirien, ministre des Sports et du Cadre de Vie, Beugré Mambé, a procédé, jeudi 23 novembre 2023 à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire au nom du président de la République, au lancement de la production du gisement Baleine, le plus grand gisement de pétrole jamais découvert dans le bassin sédimentaire ivoirien.
La société italienne d’hydrocarbures ENI et la société nationale ivoirienne d’opérations pétrolières (PETROCI) ont organisé une cérémonie à Port-Bouët à l’occasion de la première goutte de pétrole issue d’un important gisement de brut et de gaz naturel, au sud-ouest du pays devant la station d’arrivée de gaz du site « baleine ». À terme, grâce à ces gisements, le pays espère renforcer sa production d’électricité, mais aussi sa fourniture en gaz.
En coupant le ruban devant la station d’arrivée de gaz de ce site, les responsables d’ENI et de PETROCI veulent marquer le coup. La production devrait rapidement augmenter, pour atteindre les 200 000 tonnes de baril par jour d’ici à 2027.
Ce gisement permettra d’atteindre, à l’horizon 2027, au terme de la montée en puissance de son exploitation, une production nationale d’environ 200 000 barils par jour contre environ 30 000 barils par jour actuellement, a révélé le Premier ministre. « Il s’agit de mettre à la disposition du pays et des ménages une énergie abondante, abordable et de qualité », a-t-il dit.
La mise en valeur de ce gisement répond à un concept de la « décarbonisation ». Suffisant pour le ministre Abdourahmane Cissé, secrétaire général à la présidence d’expliquer que « toutes les émissions de carbone qui vont être émises au cours de ce développement vont être – comme on dit en anglais – « offset », c’est-à-dire annulées par d’autres projets verts qui vont être développés. En gros, par exemple, si on pollue par exemple à hauteur de 100 grammes de CO2, on va investir dans des projets verts qui vont rapporter 100 grammes de CO2. Ce qui veut dire que, en net, il n’y aura pas une augmentation de pollution en Côte d’Ivoire ».
Pour sa part, l’expert en industries pétrolières, Serge Dioman, a expliqué que cette activité ne devrait pas avoir d’impact sur l’environnement et que l’exploitation se fait de manière offshore au large d’Assinie. « La production est faite de telle sorte que la torche que nous avons, ce n’est pas une torche comme sur les autres puits. C’est une torche au sol. Vous avez zéro émission de gaz à effet de serre. Nous avons le puit en production. Vous pouvez vous y rendre, vous n’y verrez aucune torche et aucune émanation de gaz à effet de serre ».
D’après le ministre des Mines, 59 permis de recherches pétrolières ont été délivrés, ces dernières années avec un objectif visant à encourager les entreprises ivoiriennes à se lancer dans ce domaine jugé porteur pour la croissance.
À en croire le chef du gouvernement, le gisement Baleine, qui est un gisement de gaz associé, va contribuer à l’atteinte de l’essor de l’industrie pétrolière ivoirienne en fournissant du gaz naturel additionnel au secteur de l’électricité. De même, a-t-il ajouté, ce sont au minimum 70 000 tonnes métriques de gaz butane par an qui seront extraites du gaz naturel provenant de « Baleine » pour servir aux besoins des ménages et des entreprises, réduisant de facto la dépendance de la Côte d’Ivoire vis-à-vis de l’extérieur.
Enfin, le Premier ministre a saisi l’occasion pour appeler les Ivoiriens de l’extérieur, qui ont un savoir-faire dans l’industrie pétrolière, à rentrer au pays pour contribuer à l’essor de ce secteur si important de l’économie ivoirienne.
Moctar FICOU / VivAfrik


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