La CEDEAO pourrait se doter d’un fonds d’investissement dédié à l’énergie et au transport d’ici à fin 2024

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La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) compte de mettre en place un Fonds de développement et de financement des secteurs des transports et de l’énergie (FODETE) d’ici à la fin de l’année 2024. Ce lancement, qui irait au bénéfice de ses pays membres dont le Togo, a été évoqué lors du premier Forum d’investissement de la CEDEAO (EIF) jeudi 4 avril 2024, par Sédiko Douka, commissaire de l’organisation en charge des infrastructures.

Initialement approuvée à Abuja, au Nigeria, le 22 juin 2009, la mise en place concrète du FODETE-CEDEAO aurait notamment rencontré d’importants obstacles, retardant ainsi sa concrétisation.  Cependant, les récentes tensions régionales entre 2020 et 2022 ont insufflé une nouvelle dynamique au projet.

« La création de ce Fonds est prévue pour la fin de l’année en cours, bien que le processus soit toujours en cours », a précisé le responsable nigérien, dont le pays a notifié son départ de l’organisme d’intégration.

Selon M. Douka, le FODETE sera alimenté par une taxe sur les produits exportés par les pays membres, notamment les exportations agricoles, minières, ainsi que celles du secteur gazier et pétrolier, suite à l’accroissement des découvertes de réserves. Des simulations ont révélé une capacité de mobilisation susceptible d’atteindre 450 millions de dollars américains par an.

« Nous avons effectué des simulations approfondies basées sur les données de ces produits, et les résultats démontrent la capacité de mobiliser jusqu’à 450 millions de dollars américains par an », a insisté Sédiko Douka, qui prenait la parole au nom du président de la Commission de la CEDEAO.

Ce fonds devrait être consacré, à terme, à l’amélioration des infrastructures dans les secteurs du transport et de l’énergie, jugés cruciaux pour la croissance économique et l’intégration régionale. Sa gestion sera confiée à la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), basée à Lomé, qui a déjà engagé cette année 4 milliards de dollars, consacrant 50% de ses financements à des projets d’infrastructures d’intégration, notamment dans les énergies et les transports.

Ceci étant, des questions demeurent quant à un consensus régional sur le prélèvement de la taxe, ainsi que sur le taux de prélèvement. Quoi qu’il en soit, malgré ces défis, la création du FODETE devrait représenter une nouvelle opportunité pour répondre aux besoins régionaux croissants en matière d’infrastructures, estimés à un déficit d’investissement annuel de 12 milliards de dollars.

Avec la mise en place de cette entité de financement, les autorités régionales espèrent non seulement améliorer la connectivité et l’accès à une énergie fiable et abordable pour les populations de la région, mais également attirer des investissements supplémentaires dans ces secteurs vitaux.

Moctar FICOU / VivAfrik

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