Le manque d’eau sur le secteur agricole au cœur des préoccupations de la 16ème édition du Salon de l’agriculture du Maroc              

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La 16ème édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) ouvert lundi 22 sera clôturé le dimanche 28 avril 2024 à Meknès sous le thème : « Climat et Agriculture : Pour des systèmes de production durables et résilients ». Et c’est le Prince Héritier Moulay El Hassan qui a présidé, au Mechouar Stinia-Sahrij Souani, la cérémonie d’ouverture de l’édition 2024. L’occasion de s’intéresser aux effets du manque d’eau sur le secteur agricole. Le pays vit sa sixième année de sécheresse consécutive et cela n’est pas sans effets sur les agriculteurs et les éleveurs du royaume.

M. El Hassan a profité de cette rencontre pour procéder à la remise de 3 certificats de reconnaissance des Signes Distinctifs d’Origine et de Qualité aux présidents des groupements de producteurs de produits de terroir labellisés au cours de la campagne 2023-2024.

Face à la sécheresse, les acteurs du secteur agricole n’ont plus le choix. Finit les produits gourmands en eau. Dans l’est du Maroc, la région de Draa-Tafilalet est l’une des plus touchées par la sécheresse. Abdellah Mostapha est ingénieur agronome et chef de division du développement des filières agricoles au niveau de la région. Son rôle, accompagner l’adaptation à ce manque d’eau.

« On a essayé un petit peu dans le cadre des projets d’agriculture solidaire d’introduire certaines cultures qui s’adaptent à ces changements climatiques, à savoir la culture du quinoa, du moringa, du cactus, du pistacher, toute une série de cultures pour limiter les impacts de ce déficit hydrique que connait la zone », a-t-il expliqué.

Debout près de l’enclos où il expose ses brebis, Mohamed Ayyad est fier de participer au Siam avec ses bêtes. L’éleveur vient tout droit d’Errachidia, une ville de la région de Drâa-Tafilalet. Lui aussi a dû s’adapter : « on souffre beaucoup de ces difficultés climatiques, affirme-t-il. Ça a surtout une répercussion sur les fourrages, on en a plus assez alors on a dû s’adapter et les changer. Aujourd’hui, je leur donne des déchets de dates broyées produits localement. Ça coûte moins cher mais ça a aussi une répercussion sur mon rendement. Avant j’avais 300 têtes de brebis, je n’en ai plus que 150 ou 200 », a confié à RFI, M. Ayyad.

Selon RFI, avec l’augmentation du coût des fourrages et le manque de rendement, le prix d’une brebis est passé de 3 à 5 000 dirhams soit environs de 300 à 500 euros. 

Alors, parmi les solutions développées par le Maroc pour répondre à cette situation de stress hydrique, le ministère de l’Agriculture tente de généraliser l’utilisation du numérique dans les exploitations agricoles.

« Il ne faut plus [la sécheresse au Maroc] gérer comme des pics, mais plutôt s’outiller pour l’intégrer comme une composante de l’écosystème agricole national […] On fait le monitoring de la sécheresse, des bulletins qui informent sur la situation, différents indices qui informent sur la végétation, le sol, l’eau, le climat. On a des statistiques, une bonne géolocalisation des zones à risque où il faut intervenir en premier, où il faut donner des semences en premier, où il faut intervenir pour le cheptel à sauver en premier. C’est la première fois qu’on est outillé par ces données-là », a expliqué la professeure Loubna El Mansouri, directrice du pôle digital du ministère de l’Agriculture marocain.

Moctar FICOU / VivAfrik

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